Des scientifiques américains, interrogés au Congrès sur les risques potentiels de tumeurs au cerveau provoquées par les téléphones cellulaires, ont plaidé pour davantage de recherches et plus de modération dans leur utilisation, notamment par les enfants.

«On a besoin de nouvelles recherches de façon urgente (...) La prudence est de mise, même sans la preuve absolue de l'ampleur du risque» de développer des tumeurs bénignes et cancéreuses au cerveau à cause des portables, a affirmé jeudi David Carpenter, professeur à l'Université d'Albany (New York, est) devant la Commission des réformes de la Chambre. La plupart des études disponibles exonérant les portables de tout risque ont été menées auprès de personnes utilisant un téléphone cellulaire depuis trop peu de temps, ont regretté les experts.

Ils ont en revanche cité plusieurs études européennes, en particulier scandinaves --pays pionniers pour les téléphones cellulaires--, qui montrent que les champs magnétiques émis par les téléphones portables ont des conséquences biologiques.

Une récente étude suédoise du Dr Lennart Hardell (2008) affirme ainsi qu'un utilisateur fréquent de portable a deux fois plus de risques de développer une tumeur bénigne du nerf auditif de l'oreille où il utilise le combiné, plutôt que de l'autre oreille.

Selon une communication scientifique faite en septembre à la Royal Society de Londres, les adolescents qui ont commencé à téléphoner avec un portable avant l'âge de 20 ans ont cinq fois plus de risques de développer un cancer du cerveau à l'âge de 29 ans que les autres.

«Tous les enfants utilisent maintenant un portable et il y a dans le monde trois milliards d'usagers réguliers de téléphones cellulaires. Nous avons besoin d'un message de précaution», a affirmé Ronald Herberman, directeur du centre de recherche contre le cancer à l'Université de Pittsburgh (Pensylvanie).