Longtemps, on a eu tendance à résumer l'attitude des hommes face au stress à l'alternative «faire face ou bien fuir», par opposition à celle des femmes, censément plus enclines à rechercher le soutien d'autrui. Mais à en croire une nouvelle étude publiée la semaine dernière par la revue Psychological Science, hommes et femmes ne seraient en réalité pas si différents sous pression.

«Face à une situation de stress, les hommes eux aussi font preuve d'un comportement sociable", affirme Bernadette von Dawans, chercheuse de l'université de Fribourg en Allemagne.

Dans le cadre de cette étude (menée sur des sujets uniquement masculins), des scientifiques ont étudié les réactions de 67 étudiants zurichois placés dans des situations stressantes - discours en public et autres tests de calcul mental.

Les étudiants se sont ensuite adonnés à des jeux de hasard en équipe, avec de vraies sommes d'argent en jeu. Chacun des participants s'est également prêté à une partie de dés, pour permettre aux chercheurs de mesurer l'ampleur des risques qu'ils étaient prêts à prendre à titre individuel. Les chercheurs ont mesuré leur fréquence cardiaque et la concentration en cortisol (l'hormone du stress) de leur salive, et ont observé leur comportement pendant les jeux.

Conclusion : le stress accroît la mansuétude des hommes. En effet, à mesure que s'élevaient leur fréquence cardiaque et leur taux de cortisol, les sujets se montraient davantage en confiance et plus honnêtes dans leur jeu. En un mot, les hommes en état de stress se montrent plus aimables et se reposent sur la sociabilité pour faire face à la pression.

Par ailleurs, le groupe témoin et le groupe testé ont obtenu des résultats similaires aux jeux de hasard, preuve, selon les chercheurs, que les effets du stress sur un individu sont directement corrélés à ses interactions sociales : «À l'occasion de précédentes recherches, nous avions déjà observé qu'une interaction sociale positive avec un individu de confiance avant une situation stressante permettait de réduire les effets du stress. Il semblerait que cette manière de gérer l'anxiété soit si profondément ancrée en nous qu'elle puisse avoir des effets tout aussi bénéfiques pendant et immédiatement après un moment de stress», explique Markus Heinrichs, co-auteur de l'étude.