De nombreuses femmes aimeraient bien connaître à l'avance le moment où elles ne pourront plus concevoir un enfant. Généralement, la ménopause survient entre 45 et 55 ans, mais elle peut débuter plus tôt.

Pour permettre aux femmes de mieux planifier leur vie de famille, des scientifiques de l'université de Michigan, aux États-Unis, ont élaboré un test, qui prédit, plusieurs années à l'avance, l'âge auquel elles vont devenir infertiles. L'étude a été publiée récemment dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism. Ce test mesure le taux d'hormone dans le sang, afin de calculer le nombre d'ovules restant dans les ovaires. L'équipe du professeur MaryFran Sowers, de l'école de Santé publique du département d'Épidémiologie de l'université du Michigan, a découvert de nouvelles informations hormonales. Et c'est cette analyse des hormones liées à la fécondité qui permettrait d'identifier le début de la ménopause.

Trois hormones clés

Trois hormones ont été analysées: l'hormone folliculo-stimulante (FSH), l'hormone anti-müllerienne (AMH) et l'inhibine B (INHB). «Ces marqueurs hormonaux sont liés à la réserve ovarienne», explique Louise Lapensée, gynécologue-obstétricienne au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (hôpital Saint-Luc). «Lorsque le nombre d'ovules restants dans les ovaires diminue, la FSH augmente et l'AMH baisse. Mais ces hormones ne permettent pas de prédire quand on sera infertile.» Dr Lapensée précise que le taux d'hormones ne suffit pas à prédire les chances de grossesse, particulièrement chez les femmes de moins de 35 ans.

Des études antérieures ont tenté de faire le lien entre le taux de concentration de ces hormones dans le sang et la fertilité. Mais ce lien n'a jamais pu être établi, faute de données suffisantes. Toutefois, selon le professeur Sowers, qui a mené l'étude auprès de 600 femmes, le changement du taux de concentration d'AMH et d'inhibine B pourrait prédire le début de la ménopause. Elle a ainsi constaté que cinq ans avant la fin définitive des menstruations, le taux d'AMH diminue considérablement.

«Les femmes veulent vraiment savoir combien de temps elles ont devant elle pour concevoir un enfant et quand elles auront leurs dernières menstruations», souligne le professeur MaryFran Sowers. «On peut maintenant dire aux femmes à quel stade de reproduction elles sont rendues, en fonction du taux de FSH et de l'âge. Nous avons enfin des données concernant un nombre suffisamment élevé de femmes qui ont été suivies durant une longue période.»

Pour lire l'étude: https://www.ns.umich.edu/htdocs/releases/story.php?id=6803