Les nouveaux articles de la loi concernant la lutte contre le tabagisme en vigueur depuis la semaine dernière visent entre autres à protéger les enfants. En plus d'interdire de fumer dans un véhicule lorsqu'un enfant de moins de 16 ans s'y trouve, la « nouvelle loi » étend l'interdiction dans plusieurs espaces publics : les terrains sportifs, les camps de vacances et les aires de jeux des parcs.

Santé Canada affirme, à la lumière de quantité de recherches scientifiques, que l'exposition répétée à la fumée secondaire de la cigarette augmente les possibilités de développer plusieurs problèmes de santé. Mais faut-il s'inquiéter des impacts sanitaires de la fumée secondaire en plein air ?

Une seule personne qui fume sur un terrain de jeu, c'est une chose, mais un regroupement de fumeurs, c'en est une autre. « Ce groupe de fumeurs peut dégager une fumée qui est toxique », insiste la médecin de famille.

La fumée secondaire de cigarette contient plusieurs milliers de produits, dont plusieurs dizaines (entre 50 et 70, selon les sources consultées) sont connus pour leur effet cancérogène. Ainsi, fumer auprès d'un enfant reviendrait essentiellement à faire fumer l'enfant lui-même. Et l'impact de la fumée de cigarette s'avère particulièrement dommageable pour les enfants.

Petits poumons perméables

« Les enfants respirent plus vite que les adultes et leur surface d'absorption est plus grande, proportionnellement, que celle des adultes, explique Christiane Laberge. De la façon dont les poumons sont faits en bas de 2 ans, les bronchioles occupent une large place : les adultes ont un grand arbre (la trachée) et deux grosses branches (les bronches), alors que les enfants ont plus de petites branches (les bronchioles). »

Il faut ajouter que les petits sont également plus fragiles à cause de l'orientation de leur trompe d'Eustache. L'inflammation de la trompe d'Eustache, en raison de l'irritation causée par la fumée de cigarette, risque de créer un blocage. Résultat ? « Les enfants vont faire plus d'otites », signale la médecin. Santé Canada précise en outre que les parents fumeurs augmentent « de 200 % à 400 % » les risques que leurs enfants souffrent d'asthme.

Des systèmes digestifs et respiratoires irrités rendent le terrain « plus apte à recevoir les virus et les bactéries », ajoute encore Christiane Laberge. Les spécialistes de la lutte antitabac estiment par ailleurs qu'un parent qui fume envoie aussi le message à ses petits que la cigarette « c'est O.K. ». « Si on évite que les parents fument près d'eux, avance la médecin, on va peut-être diminuer le tabagisme plus tard. »