Aucune étude scientifique n'a démontré à ce jour un net gain pour la santé des aliments bio, conclut lundi un rapport de l'American Academy of Pediatrics (AAP) qui recommande que les enfants consomment une grande variété de produits, qu'ils soient biologiques ou pas.

«Sur le long terme, il n'y a pas actuellement d'indication directe qu'un régime alimentaire constitué de produits bio contribue à améliorer la santé ou à réduire le risque de maladie», écrivent les auteurs de ce document, soulignant «qu'aucune étude étendue n'a été menée jusqu'à présent pour répondre spécifiquement à cette question».

La rapport souligne toutefois que les recherches effectuées sur les aliments bio montraient une teneur plus faible de pesticide ainsi qu'une moindre contamination du bétail avec des bactéries résistantes aux antibiotiques comparativement l'agriculture et à l'élevage conventionnels.

Mais «à ce stade, nous ne disposons tout simplement pas de preuve scientifique que cette différence dans la teneur des pesticides fera une différence pour la santé d'une personne sur la durée de sa vie bien que nous sachions que les enfants, surtout les plus jeunes dont le cerveau est en développement, sont particulièrement vulnérables aux substances chimiques», relève le Dr Joel Forman, un des principaux auteurs de ce rapport.

L'AAP n'a également trouvé aucun avantage pour la santé de consommer du lait bio tout en insistant sur la nécessité que les laitages soient pasteurisés pour éviter le risque d'infection bactérienne.

L'Académie américaine de pédiatrie lance ainsi un appel pour mener une étude clinique étendue qui mesure directement les effets de faibles doses d'oestrogènes pour comprendre l'impact hormonal du lait et de la viande sur les enfants.

«Le plus important c'est que les enfants aient une alimentation riche en fruits, légumes et céréales ainsi qu'en laitages allégés, que ces produits soient bio ou conventionnels car un tel régime a prouvé ses bienfaits pour la santé», insiste le Dr Janet Silverstein, autre coauteur du rapport.

L'AAP explique également craindre que les familles aux revenus modestes, en privilégiant le bio plus coûteux, ne réduisent les quantités de nourriture essentielle que consomment leurs enfants.

Une méta-analyse de 237 études menée par des chercheurs de l'Université Stanford (Californie, ouest) publiée début septembre a conclu que les aliments bio n'étaient pas plus nutritifs que les produits conventionnels mais contenaient moins de traces de pesticides qui dans les deux cas étaient dans les limites fédérales.