Une mère a lancé une action en justice en Californie contre McDonald's accusant le géant américain de la restauration rapide d'utiliser les jouets offerts dans les menus «Happy Meals» pour inciter les enfants à manger de la nourriture mauvaise pour leur santé.

Déposée mercredi devant un tribunal de San Francisco, l'action en nom collectif de Monet Parham, une mère de deux enfants, est soutenue par l'organisation Center for Science in the Public Interest (CSPI), qui milite pour une meilleure alimentation.

La plainte vise à interdire à McDonald's d'utiliser les jouets pour promouvoir ses menus Happy Meals.

Mme Parham affirme dans sa plainte que ces jouets sont la principale raison qui pousse sa fille Maya, 6 ans, à vouloir manger chez McDonald's.

«Je suis inquiète pour la santé de mes enfants et j'estime que McDonald's ne devrait représenter qu'une part limitée de leur alimentation», ajoute cette femme originaire de Sacramento.

«Mais comme le savent les autres parents, nous passons notre temps à dire +non+ à nos enfants, et McDonald's rend vraiment les choses plus difficiles», dit-elle. «Je m'oppose au fait que McDonald's entre dans la tête de mes enfants sans ma permission et influence ce qu'ils veulent manger».

L'organisation CSPI s'appuie de son côté sur des constatations d'un groupement professionnel de psychiatres américains, Institute of Medicine and the American Psychological Association, selon lequel les enfants de l'âge de Maya n'ont pas la «maturité intellectuelle suffisante» pour comprendre le caractère incitatif des jouets présents dans le «Happy Meal».

«Nous sommes fiers de nos Happy Meals et nous nous défendrons énergiquement», a rétorqué une porte-parole de McDonald's, Bridget Coffing, dans le Los Angeles Times.

«Nous sommes sûrs que les parents savent que les Happy Meals sont des plats amusants, faits avec de la nourriture de qualité adaptée aux besoins des enfants et qui peuvent trouver leur place dans une alimentation équilibrée», a-t-elle dit.

Cette plainte intervient après un vote de la municipalité de San Francisco, en octobre pour interdire à partir de décembre 2011, au nom de la lutte contre l'obésité, d'offrir des cadeaux avec un menu enfants s'il ne respecte pas certaines limites en calories, sel, graisse et sucre.

Le PDG de McDonald's Jim Skinner, s'est insurgé lundi contre «la police alimentaire» et les tentatives «de dicter les comportements à travers la législation».

«Nous continuerons à vendre des Happy Meals» qui «ont le soutien des parents depuis les années 1970», a-t-il affirmé dans un entretien avec le Financial Times.

D'après les statistiques officielles, l'obésité aux Etats-Unis toucherait 19,6% des enfants de 6 à 11 ans en 2008, et aurait triplé en 30 ans.

McDonald's a tenté d'améliorer son image en mettant sur sa carte des pommes pour remplacer les frites ou des salades, mais reste l'emblème du «fast-food».