Une importante association médicale affirme que les probiotiques, ou «bonnes» bactéries, pourraient avoir un impact positif modéré chez certains enfants malades.

Une étude de l'American Academy of Pediatrics (AAP) publiée lundi dans le journal Pediatrics précise toutefois que les preuves scientifiques ne sont pas encore assez solides pour suggérer la mise en marché de préparation pour nourrissons enrichie de probiotiques, avant de prévenir que les probiotiques ne devraient pas être administrés à des enfants gravement malades.

Environ 500 bactéries différentes habitent normalement le système digestif humain, et leur rôle dans le maintien de la santé est de mieux en mieux compris. Depuis des années, des entreprises affirment que leurs comprimés, yogourts, laits et jus aux probiotiques contribuent à la santé digestive et stimulent le système immunitaire.

La nouvelle étude résume les conclusions d'études antérieures sur certains des ingrédients actifs de ces produits. Elle conclut notamment que des probiotiques pris dès le début d'une diarrhée virale peuvent en réduire la durée chez des enfants en santé. Les probiotiques pourraient aussi prévenir la diarrhée chez les enfants qui prennent des antibiotiques.

Par contre, dit l'AAP, les preuves ne sont pas encore suffisantes pour recommander les probiotiques pour la constipation, le syndrome du côlon irritable et la maladie de Crohn. De plus, les preuves ne permettent pas encore de recommander les probiotiques aux femmes enceintes pour prévenir l'asthme ou l'eczéma.

D'autres études permettront possiblement de déceler d'autres bienfaits, dit l'AAP. De plus, les «prébiotiques», qui contiennent des fibres et d'autres produits pour nourrir les probiotiques, pourraient aussi un jour se révéler utiles.

Les enfants au système immunitaire affaibli ou ceux qui utilisent des cathéters intraveineux devraient aussi éviter les probiotiques, puisqu'ils sont à risque d'infections graves.

De plus, les probiotiques ne sont utiles que si les bactéries sont vivantes, ce qui n'est pas toujours le cas. Le docteur Tod Cooperman, du site Web ConsumerLab.com, a ainsi prévenu que l'étiquetage peut être trompeur puisqu'une portion importante des probiotiques peut mourir avant de se rendre jusqu'aux consommateurs. Deux produits pour enfants récemment examinés ne comprenaient ainsi que 7 pour cent et 21 pour cent des quantités de probiotiques annoncées.