Un niveau élevé de traces d'insecticides domestiques ont été constatés dans les urines d'enfants atteints de leucémie aiguë dans le cadre d'une étude menée par le centre de recherches sur le cancer de l'Université de Georgetown, à Washington.

«Dans notre étude, nous avons comparé les urines d'enfants atteints de leucémie aiguë lymphoblastique et celles d'enfants sains ainsi que leurs mères. Nous avons trouvé des niveaux élevés d'insecticides communs dans les foyers plus fréquemment chez les couples mère-enfant affectés par ces cancers», a indiqué Offie Soldin, auteur de l'étude publiée dans le numéro d'août du Therapeutic Drug Monitoring.«Nous ne pouvons pas en conclure que les insecticides causent ces cancers mais nos conclusions encouragent la nécessité de recherches plus approfondies dans ce domaine», a souligné Mme Soldin dans un communiqué.

Quelque 41 enfants malades ont été testés entre janvier 2005 et janvier 2008 avec leurs mères ainsi que 41 enfants en bonne santé. Des pesticides ont été détectés dans les urines de plus de la moitié des participants mais les niveaux de deux composants dit «organosphosphorés» (OP) étaient plus élevés chez les enfants atteints de leucémie.

Les insecticides à partir d'organophosphorés sont facilement absorbés par voie cutanée ou respiratoire.

«Nous savons que les insecticides sous formes d'aérosols, de bombes, de bandes collantes, sont présents dans 85% des foyers mais de toute évidence tous les enfants de ces familles ne développent pas un cancer», a indiqué l'auteur de l'étude.

De précédentes études, notamment dans les régions agricoles du pays, ont déjà mis en lumière une relation entre les insecticides et les cancers chez les enfants, mais selon les chercheurs du Georgetown's Lombardi Comprehensive Cancer Center, cette étude est la première conduite en milieu urbain.

La leucémie aiguë lymphoblastique se développe surtout chez les enfants de trois à sept ans.