Le nombre de courses à obstacles organisées augmente sans cesse au Québec. Portrait de ce nouveau sport qui rallie de plus en plus de mordus.

Au Québec en 2015, 80 000 personnes ont participé à au moins une course à obstacles. Cette année, ce chiffre devrait franchir la barre des 100 000 personnes. Entre 60 et 80 événements de tous genres sont présentés chez nous durant la période estivale. De quoi satisfaire les adeptes de tous les niveaux.

L'aspect ludique de la course à obstacles semble être le facteur qui plaît le plus aux amateurs. «Quand on fait de la course à pied, on court toujours à un certain rythme. [...] Dans une course à obstacles, il y a plusieurs impondérables, comme la montagne, le type d'obstacles, etc. C'est ce qui fait que, de façon générale, les gens ne viennent pas faire ce genre de course pour réussir un bon chrono, mais plutôt pour s'amuser», explique Kevin Pillu, promoteur chez Sportera-Adrenaline.

Si les courses à obstacles sont amusantes, elles offrent toutefois un niveau de difficulté assez élevé pour déstabiliser même les plus aguerris. «J'aime la torture, j'aime me pousser à un niveau qui fait mal et l'endurer le plus longtemps possible», assume Éric Cormier, adepte de ce type de courses.

«Je n'ai pas besoin d'un entraîneur qui me crie après, je me pousse amplement moi-même, je suis toujours à ma limite.»

L'athlète amateur participe aussi à des compétitions Ironman. Mais pour lui, les deux épreuves sont complètement différentes. «La course en montagne t'amène à un seuil ventilatoire maximum, t'es essoufflé à vouloir cracher tes poumons. C'est le pire mal. La course en Ironman, c'est sur le plat, alors la ventilation est contrôlée. C'est dur parce que c'est plus long, plus exigeant, mais ça fait moins mal que la course en montagne.» 

Pour tous les goûts

Tous les niveaux d'athlètes sont représentés dans l'éventail des courses à obstacles organisées au Québec. Parmi les plus originales, la Buck Race permet aux coureurs d'être accompagnés de leur animal de compagnie et offre une bière comme récompense de fin de parcours. La Mud Hero, elle, offre un parcours relativement facile où le principal objectif est de se rouler dans la boue tout en parcourant les différents obstacles. D'autres courses familiales et récréatives, qui n'ont comme objectif que l'amusement, offrent des parcours dans l'eau, la mousse ou même les jets de poudre de couleur.

Mais pour les gens qui désirent se dépasser et qui prennent le sport au sérieux, des courses de haute intensité existent également. Parmi les plus extrêmes, Spartan Race offre une course appelée «Ultra Beast», un parcours de 40 km ponctué d'obstacles de haut calibre. La Dead End Race est également fort appréciée des coureurs de niveau élite avec son parcours de 12 km et son championnat mondial comme enjeu. Ces courses de haut niveau proposent également des vagues de départ ouvertes à tous et des mini-parcours pour les enfants.

Kevin Pillu constate que le nombre de participants est en augmentation dans toutes les catégories de courses.

«Les événements familiaux rassemblent généralement environ 3000 personnes, et ce sont ces gens qui prennent goût au sport et qui s'inscrivent par la suite dans des courses de plus haut niveau.»

Trouver le bon événement

Avant de s'inscrire à une course à obstacles, il est important d'être conscient de sa forme physique et d'établir ses objectifs. Avec la quantité d'événements offerts, mieux vaut magasiner et prendre le temps de s'informer pour faire un choix éclairé. Kevin Pillu précise qu'«organiser une course, ça demande énormément de travail. Il ne s'agit pas simplement de mettre des obstacles dans une forêt; ça prend un système extrêmement efficace pour gérer toutes les vagues de départ et s'assurer de la sécurité des participants». 

Les plus grands événements offrent généralement une trousse du participant avec dossard, puce, chandail, ainsi qu'une médaille à la fin. Le nombre de participants inscrits est aussi un gage de sécurité, selon M. Pillu. «Plus il y a de gens inscrits à une course, plus on s'assure que les obstacles sont solides et que l'organisation est sérieuse», dit-il.

Bien s'équiper avant le départ

Pour qu'une course à obstacles soit agréable, il faut être vêtu convenablement, autant pour son confort que pour éviter les blessures. Il faut également prévoir certains articles en vue du retour à la maison. Voici quelques conseils.

Vêtements

Les courses à obstacles se déroulent très souvent dans la boue. Il faut donc prévoir des vêtements que l'on est prêt à salir. Plusieurs obstacles sont au sol ou très glissants, et les genoux sont souvent la partie du corps qui encaisse le plus de coups. Il est donc préférable de porter un pantalon qui recouvre les genoux. Les bermudas sont à éviter.

Gants et espadrilles

Le port des gants est recommandé pour éviter les ampoules et les échardes. Pour les espadrilles, on peut opter pour des souliers de sport ou des bottes de marche. Il faut être prêt à les mouiller et les salir, et il faut surtout que la semelle ne soit pas plate, car le terrain est très glissant. Souliers à crampons interdits.

Sacs de plastique

À la sortie de la course, vos vêtements et votre corps seront dans un état de saleté extrême. Il faut prévoir des vêtements de rechange ainsi que des sacs de plastique pour y mettre les vêtements souillés.

Lingettes humides

La plupart des sites de course à obstacles n'ont pas de douches, ni même d'eau courante. Il est pratique de prévoir des lingettes humides au moins pour se débarbouiller le visage et les mains avant de quitter les lieux.

Photo Simon Giroux, La Presse

Notre journaliste a récemment participé à la Course extrême de Saint-Calixte.