Raymond BreuilleÂge: 83 ansSport: cyclisme sur route

Quand Raymond Breuille grimpe sur sa bicyclette, il ne peut s'empêcher de grimacer. «Mes os me font mal. Je commence à avoir de la difficulté à monter et descendre de vélo. Heureusement, une fois que je roule, ça va comme un charme.»

Son casque vissé sur la tête et ses vêtements de cyclisme sur le dos, il parcourt en moyenne une centaine de kilomètres par semaine sur les routes de campagne autour de Blainville, où il habite.

«Je roule autant que je peux, mais je dois être revenu pour le lunch. Ma blonde trouve que je suis trop souvent absent. Elle me répète sans cesse: «Fais-en pas trop!» C'est moi qui sais ce que je peux endurer, non?»

Si ce n'était que de lui, cet ancien machiniste chargerait son vélo comme un mulet et ferait une escapade d'une dizaine de jours en solitaire. Comme avant. Il a déjà roulé 1075 kilomètres en cinq jours, lors d'une excursion qui l'a mené jusqu'au lac Saint-Jean. «Quand tu es seul sur la route, ça procure une immense sensation de liberté. On a le temps de voir les paysages. On fait les courses dans les villages qu'on traverse. On cherche un endroit pour camper. Ça tient en forme, c'est bon pour le coeur et c'est tellement agréable.»

Raymond Breuille a toujours fait du vélo, avec plus ou moins d'assiduité. Dans la quarantaine, il a eu la piqûre de la compétition sur longue distance. Il a pédalé pour des trophées jusqu'à 65 ans.

«Après, j'ai préféré rouler à ma guise pour le plaisir.» Une exception: les Olympiades pour aînés. Il y a deux ans, il a remporté la médaille d'or de l'épreuve du 30 km sur route. Il a franchi le fil d'arrivée en une heure et 18 minutes, devançant son plus proche rival de 15 minutes. «Il s'est même permis d'attendre les autres à quelques occasions car il ne voulait pas rouler seul pendant toute la course», peut-on lire dans le bulletin municipal de Blainville.

Ne pensez pas qu'il range son vélo l'hiver venu. «Je n'arrête jamais. J'installe mon vélo sur un support. Je roule en regardant la télé ou, mieux encore, en écoutant du jazz. La musique me fait vraiment rouler.» Et danser, ajoute-t-il.

«Je fais de la danse sociale et de la danse en ligne depuis six ans. Lors d'une épluchette de blé d'Inde, cet été, j'ai attrapé un coup de soleil sur la tête tellement j'ai dansé!» Quand il n'est pas en vélo ou sur le plancher de danse, M. Breuille joue à la pétanque et au bowling. «J'ai encore des croûtes à manger pour avoir une bonne moyenne», blague-t-il.

Actif, il se désole de voir les gens de son âge se laisser aller. «C'est de la paresse. Ils pensent qu'à 80 ans, la vie est finie. Voyons donc! Si je me tiens en forme, y a pas de raison. Je mange bien, je dors bien. De temps en temps, je prends un verre de vin. Du rosé, ça passe mieux. Quand on a la santé, on doit l'entretenir. C'est comme l'amour.»