Marcel BourgeaultÂge: 79 ans Sport: course à pied

Depuis ses premières foulées en 1982, Marcel Bourgeault a totalisé 52 000 kilomètres au compteur. «Et la machine tient encore le coup!» lance-t-il, fièrement. Jusqu'à maintenant, il a participé à 60 marathons, de Philadelphie à Rome, de Boston à Prague. Il court encore 45 kilomètres par semaine. «Demandez-moi si je suis fatigué après! Pantoute!»

 

Il a des petits bobos ici et là, mais rien de majeur. «Ça ne m'empêche pas de courir.» En juin, il a été heurté par une voiture. Il revenait du dépanneur du coin, à Ahuntsic. «J'ai eu quelques points de suture à la tête et des ecchymoses partout sur le corps. J'ai fait un peu de physio et je suis revenu sur le piton.»

Tout comme 2500 coureurs, il était sur le pont Jacques-Cartier, au matin du 15 septembre dernier, pour le départ du demi-marathon de Montréal. La pluie et l'humidité étouffante ne l'ont pas fait reculer. «Il faisait froid et il ventait sur le pont, mais une fois que je suis parti, ôtez-vous de là», dit-il, en laissant échapper son rire contagieux.

Il a moins ri en franchissant le fil d'arrivée après 21,1 km. Son chrono: 2 heures et 26 minutes. Quinze minutes de plus que son objectif. «Je suis déçu, mais les conditions n'étaient pas idéales. Je suis parti vite, mais ça s'est gâté. La côte Pie-IX m'a beaucoup ralenti. Mais je n'ai pas marché une seule fois. Je vais me reprendre.» Sans courbature, il a repris l'entraînement - course et musculation - le surlendemain. Il compte bien être de la course du 19 octobre au parc La Fontaine. Et faire mieux.

Ancien employé de cafétéria, M. Bourgeault a commencé à courir à l'âge de 53 ans. «J'avais le défaut de boire un peu trop de bière, j'étais lourd et j'avais de la pression dans les jambes. Je n'avais jamais fait de sport avant, mais il fallait que je bouge.» Son premier marathon a été un désastre. Il a mis 5 heures et 38 minutes pour compléter le parcours de 42,2 km. «J'étais si épuisé! Je suis arrivé chez moi en fin d'après-midi, je me suis plongé dans le bain et je me suis réveillé seulement à minuit, dans l'eau froide.»

«Les gens me trouvent fou. Ils me demandent pourquoi je cours. C'est comme une drogue, ça fait un bien fou. Ça détend.» Lorsqu'il bat des plus jeunes, c'est la cerise sur le gâteau. «Des fois, je suis le seul de ma catégorie d'âge. C'est plate.» À 61 ans, il a couru le Marathon de Montréal en trois heures et demie. «C'est mon meilleur temps à vie. Je suis moins rapide maintenant, mais il faut courir pour le plaisir, pas pour sa montre.»

Dans son petit appartement au troisième étage, plus de 300 médailles sont accrochées un peu partout, témoignant du nombre impressionnant de courses auxquelles il a participé. Quelques-unes pendent du guidon du vélo stationnaire, au salon. D'autres ont été épinglées sur les murs du corridor menant à la cuisine. «J'en ai vu de toutes les couleurs, comme à Washington quand il y avait trois pouces d'eau dans les rues. J'y vais maintenant une course à la fois, je me ménage davantage.» Finis, les marathons? «Tant que je pourrai, j'en serai.» Il rit.