Les jeunes bougent de moins en moins. Et ils commencent à délaisser l'exercice avant la puberté, comme vient de le démontrer une vaste étude menée pendant six ans auprès de 1000 enfants américains.

Si, à 9 ans, 90% des enfants font de deux à trois heures d'exercices par jour, ils ne sont plus que 3% à bouger autant à 15 ans! Les deux tiers des ados ne font même pas le minimum recommandé par les experts, soit au moins 90 minutes d'activités physiques modérées ou vigoureuses par jour.Même si elles datent de quelques années, les données québécoises vont dans le même sens: quand ils arrivent au secondaire, les jeunes bougent de moins en moins, le phénomène étant plus accentué chez les filles.

L'exercice renforce les os des ados!

Pourtant, l'exercice est essentiel pendant la croissance parce qu'il renforce les os qui s'allongent. La recherche a démontré que les ados (gars et filles) physiquement actifs avaient des os plus denses que ceux qui étaient moins actifs.

L'exercice contribue aussi à maintenir un poids santé pendant la croissance, une période caractérisée par des fluctuations importantes du poids corporel, notamment de la masse grasse chez les jeunes filles sous l'influence des hormones comme les oestrogènes. Chez les garçons, l'exercice solidifie les tendons, les attaches des muscles qui sont, eux aussi, en pleine croissance.

Bref, l'activité physique favorise une croissance saine, sans parler des effets bénéfiques sur le mental et le rendement scolaire. Par exemple, l'exercice tempère les changements d'humeur si fréquents à l'adolescence, aide à se sentir mieux dans sa peau et améliore la concentration en classe.

L'internet, le travail, les sorties...

Si l'exercice est si bénéfique pour les ados, pourquoi n'en font-ils pas davantage? C'est qu'ils ont beaucoup de distractions qui les éloignent de l'activité physique, à commencer par le travail rémunéré. Plus de 50% des ados du secondaire travaillent de 10 à 15 heures par semaine. Et puis, il y a tous ces écrans (ordinateur, télévision, cellulaire, jeux vidéo, etc.) qui accaparent de plus en plus leur temps.

Les adolescentes, encore plus sédentaires que les gars, subissent, en plus, d'autres influences. Elles sont exposées, jour après jour, à des images de mannequins efflanqués qu'on n'imagine pas en train de jouer au basket ou de faire du karaté! Ces images de filles ultraminces renforcent l'idée qu'il vaut mieux se tenir loin du sport sous peine d'avoir de gros mollets et de larges épaules. Il y a aussi le fait que, dans certains milieux, les filles reçoivent moins d'appuis et d'encouragements à faire de l'exercice de la part de leurs parents ou des adultes qui les entourent.

Enfin, une dernière cause d'abandon: la perte de plaisir parce que, souvent, le sport pratiqué est trop axé sur la performance.

Les solutions pour renverser la vapeur? Il y en a plusieurs que vous trouverez dans l'excellente brochure publiée par Kino-Québec et intitulée «Dynamo: pistes de réflexion et points de repère pour l'action». Vous pouvez télécharger gratuitement la brochure (https://www.kino-quebec.qc.ca/scolaire.asp) ou la recevoir par la poste en contactant l'organisme au 418-646-6137, poste 3649 (il n'y a pas de ligne sans frais).