Bonne et mauvaise nouvelle pour les golfeurs qui préfèrent la marche à la voiturette électrique. Vous risquez de vivre plus longtemps. Mais de jouer un peu moins bien. Sad But True, comme chantait Metallica...

Ces prédictions viennent de deux études publiées plus tôt ce printemps. Commençons par la mauvaise nouvelle. On la doit à deux Américains, Nick Higdon et Eric Dugan. En mai dernier, le doctorant et son directeur de thèse ont présenté leurs résultats au congrès annuel de l'American College of Sports Medicine.

«Alors que la plupart des études sur le golf s'intéressent à l'importance des différents aspects de l'élan, celle-ci se penche plutôt sur comment ces aspects varient à l'intérieur d'une ronde», peut-on lire sur le site officiel du congrès.

Higdon et Dugan ont évalué comment la mécanique de l'élan (mouvements bilatéraux, vélocité du pelvis et du thorax, etc) et la performance (vitesse de bâton, résultat) variaient selon la distance marchée.

Les sujets jouaient une ronde fictive. Ils devaient frapper 20 coups de départ après chaque mille marché avec leur sac sur le dos, pour un total de 140 coups chacun. Plus le temps passait, moins les golfeurs réussissaient à bien transférer leur poids dans la descente sur leur jambe avant (jambe gauche pour les droitiers). Résultat: la flexion du genou changeait et la vitesse de bâton diminuait à l'impact. Les sujets frappaient donc moins loin et moins droit. Rien qui augure très bien pour les derniers trous où tout se joue.

«Se mettre en forme risque d'aider à combattre ces effets de la fatigue, écrit Nick Higdon. Plusieurs golfeurs réalisent qu'améliorer leur forme physique pourrait les aider plus que d'acheter de nouveaux bâtons plus chers.»

L'étude comporte toutefois deux limites importantes. D'abord, sa méthode. Tous les sujets transportaient leur sac sur le dos. On ignore donc si la relation existe, et si elle est aussi importante, pour les marcheurs qui utilisent un chariot. Ensuite, sa portée. Seuls sept golfeurs (six hommes et une femme) composaient l'échantillon relativement restreint.

N'empêche que les conclusions plairont à ceux qui cherchent un argument pour justifier leur recours à une voiturette électrique. Elle ne sert finalement pas seulement à transporter les provisions alcoolisées. C'est maintenant prouvé scientifiquement.

Pour vivre vieux

Une récente étude suédoise devrait conforter ou du moins consoler les marcheurs. Selon l'Institut Karolinska de Stockholm, l'espérance de vie d'un golfeur qui marche est de cinq années supérieure à celle d'une personne du même âge, sexe et statut socioéconomique. Et les joueurs avec un handicap bas ont une espérance de vie encore plus longue.

Ces travaux ont été publiés en mai dernier dans le Scandinavian Journal of Medicine&Science in Sports. Pas moins de 300 000 sujets ont participé à l'étude. Bien sûr, le lien de causalité entre le golf et l'espérance de vie ne peut être prouvé. Peut-être que les golfeurs sont déjà à la base des personnes qui mènent une vie plus saine et active.

N'empêche que l'équipe du Dr Ahlbom croit que le fait de jouer au golf explique en bonne partie la relation. L'espérance de vie plus grande des bons joueurs permet selon lui de le croire. «Maintenir un handicap faible implique qu'on joue souvent. Cela appuie notre idée que c'est en bonne partie l'activité de jouer au golf qui aide la santé», soutient-il.

Reste maintenant à déterminer si elle diminue ou si elle augmente le stress.