Être bien habillé de la tête aux pieds, surtout lorsque le mercure chute brutalement comme ces derniers jours, c'est la clé pour ne pas grelotter dehors. «Oui, c'est un investissement, mais c'est un bon investissement, sinon l'hiver sera vraiment long!», lance Damien Ternest, thérapeute et copropriétaire de Kinatex Sports Physio, au Quartier DIX30.

Avant tout, si on est fatigué ou qu'on n'a pas bien mangé, «le corps aura de la difficulté à puiser de l'énergie pour lui donner de la chaleur», met en garde Benoit Lapierre, conseiller chez MEC. Ensuite, le type d'activité extérieure, la météo et sa capacité à tolérer le froid détermineront la manière dont on devrait se vêtir. On n'hésite pas à bouger pour activer la circulation sanguine. Les deux experts donnent quelques astuces pour ne pas geler l'hiver.

Protéger la tête

«On perd 40 % de la chaleur par la tête, il faut donc une isolation de qualité», rappelle Damien Ternest. On peut opter pour une tuque en tissu synthétique à l'intérieur, comme du polyester, et de la laine à l'extérieur. Comme on aura surtout froid lors des premières minutes, Damien Ternest conseille de couvrir le bas de son visage jusqu'au nez avec son foulard ou sa cagoule, pour «réchauffer la température de l'air qu'on va respirer et faciliter le début de l'activité».

Chaussettes en laine de mérinos

«On perd environ 30 % de la chaleur du corps par les pieds», précise le thérapeute. Les chaussettes en laine de mérinos, une fibre naturelle, permettent de garder les pieds au chaud en plus d'absorber et d'évacuer l'humidité, donc de garder les pieds au sec, ce qui est essentiel. Surtout, on évite les bas en coton qui gardent l'humidité: si on transpire, les pieds deviendront mouillés et on aura rapidement froid. «Les chaussettes, c'est un investissement aussi important que les bottes ou le manteau», souligne Damien Ternest. On peut aussi se tourner vers une solution du «futur»: les chaussettes chauffantes à piles.

Bottes isolantes

La botte doit être montante et surtout isolante. Mais si on fait une activité où l'on transpirera beaucoup, il ne faut pas qu'elle soit trop isolante. La semelle doit être épaisse pour être éloignée du sol froid. Pour les plus frileux ou lorsqu'il fait très froid, on peut utiliser des chauffe-orteils jetables (petites enveloppes de chaleur), des semelles thermiques ou encore des semelles chauffantes à batteries. Mais attention de ne pas les allumer trop tôt. Les bottes devraient être environ une demi-pointure plus grande que notre taille habituelle pour favoriser la circulation de la chaleur, souligne Damien Ternest. Pour ne pas couper la circulation, on ne les serre pas trop. On pense aussi à faire sécher les semelles et on évite de poser directement les bottes sur le calorifère, au risque de les abîmer.

Photo Edouard Plante-Fréchette, archives La Presse

Les bottes devraient être environ une demi-pointure plus grandes que notre taille habituelle pour favoriser la circulation de la chaleur, souligne Damien Ternest.

Des mitaines au lieu de gants

Pour les mains, on privilégie des mitaines, car les doigts regroupés resteront plus chauds. «Je recommande souvent de porter des plus petites mitaines à l'intérieur», note Benoit Lapierre. Ou alors, on se procure des mitaines déjà doublées. Là encore, on évite le coton. Des chauffe-mains jetables peuvent être utiles. Une fois à l'intérieur, on n'oublie pas de faire sécher les mitaines.

Se munir de deuxièmes paires

Quand on fait une activité à l'extérieur, les experts suggèrent d'apporter une paire supplémentaire de chaussettes et de mitaines. Surtout pour les enfants. On pourra ainsi les remplacer si elles sont mouillées.

Une première couche pour rester au sec

Pour les vêtements, on s'habille avec deux ou trois couches. Et pas de coton! La première couche, la plus mince, sert à absorber et évacuer l'humidité et la sueur. «Elle est cruciale, car elle va nous garder au sec», dit Damien Ternest, aussi spécialisé en course quatre saisons. Il conseille de porter une première couche en laine de mérinos, qui ne pique pas, absorbe et évacue l'humidité en plus d'avoir des propriétés antimicrobiennes. Elle apportera aussi de la chaleur. Comme les vêtements faits de 100 % laine de mérinos sont plus fragiles, on peut opter pour un mélange de fibres synthétiques (comme du polypropylène) et de laine de mérinos. Les fibres synthétiques évacuent l'humidité et rendent le vêtement plus résistant, puisque c'est du plastique.

Une deuxième couche pour la chaleur

Plus épaisse que la première, «la deuxième couche doit être isolante et produire un peu de chaleur», poursuit l'expert. Elle peut être en fibre synthétique de polar, par exemple. L'utilité de cette deuxième couche dépend du type d'activité que l'on fait, de sa capacité à absorber le froid et de la température extérieure. Lorsqu'il fait très froid et qu'on restera assez longtemps à l'extérieur, on peut ajouter une troisième couche.

Le manteau, la dernière couche

Le manteau d'hiver sert de coupe-vent, il doit être imperméable, résistant, protéger du froid et des intempéries. Pour se promener en ville, on opte pour un manteau assez long qui couvre les cuisses. Il faut qu'il soit isolant, avec un col qui monte jusqu'au nez et des fermetures éclair scellées pour protéger du vent. On évite le manteau à gros duvet lorsqu'on fait une activité exigeante.

Gare aux engelures

Les enfants ne se plaindront généralement pas du froid lorsqu'ils jouent dans la neige, mais ce n'est pas forcément un bon indicatif. Comme leur peau est très fragile, les engelures se font rapidement. Il y a d'ailleurs eu une hausse de cas rapportés dans les hôpitaux ces derniers jours. Damien Ternest conseille de protéger le visage des enfants du vent et du froid avec un corps gras comme de la Vaseline ou une crème antifroid. Même les plus grands peuvent en appliquer. On peut faire un test en faisant une légère pression sur leurs joues avec notre doigt: «Si ça reste blanc, c'est mauvais signe. Il faut qu'il y ait une circulation», prévient M. Ternest. Et on s'assure que le visage des enfants reste sec.

S'habiller au bon moment

Les gens font souvent l'erreur de porter leur équipement trop tôt, constate Benoit Lapierre. «Si on va faire de la raquette dans les Laurentides, qu'on porte nos bas en laine dans la voiture, après 45 minutes, on aura transpiré et les chaussettes risquent d'être déjà humides. Une fois dehors, on aura froid», explique-t-il. La solution: partir avec deux paires de chaussettes. Une paire que l'on porte dans la voiture et une paire en laine de mérinos que l'on met une fois sur les lieux de l'activité. Et on évite d'habiller les enfants trop vite. «S'ils attentent trop longtemps à l'intérieur lorsqu'ils sont habillés très chaudement, ils vont transpirer et avoir froid dehors», souligne-t-il. Quand on a un trajet assez long à faire en voiture, on retire la tuque, les gants, on ouvre le manteau. On applique la même règle pour les enfants. Si on se promène en ville, qu'on entre dans les magasins ou dans le métro, on prend le temps de se dévêtir, ainsi que les enfants.

Quelques astuces pour habiller les enfants

Doit-on habiller les enfants avec une couche de plus que nous? «Oui, pour les tout-petits qui ne bougent pas et restent dans la poussette ou la luge, on peut ajouter une couverture en plus», répond Benoit Lapierre, de MEC. Mieux vaut vêtir les enfants d'une cagoule afin de s'assurer que leur cou et leurs oreilles soient bien couverts. Comme la cagoule est souvent mince, on ajoute une tuque ou on la couvre avec la capuche du manteau. Quant aux bottes, on les choisit isolantes, légères et souples, conseille Damien Ternest. Quand on sort avec les enfants, il conseille de toujours amener des chauffe-mains et chauffe-pieds jetables (petites enveloppes de chaleur) à utiliser au besoin, ainsi qu'une paire de chaussettes et mitaines supplémentaires.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Pour les mains, on privilégie des mitaines, car les doigts regroupés resteront plus chauds.