La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) a renouvelé jeudi ses directives de prise en charge des femmes enceintes importunées par des nausées et vomissements.

De 50 à 80 % des femmes enceintes ont l'estomac perturbé par la grossesse, mais plusieurs d'entre elles ne cherchent pas à y remédier par crainte de nuire au développement du foetus, déplore la directrice générale de la SOGC, Jennifer Blake.

Or, cette condition pour le moins inconfortable peut être traitée, ce qui permet d'améliorer considérablement la santé et la qualité de vie des femmes enceintes, a ajouté la docteure Blake dans un communiqué.

Selon une coauteure de la nouvelle directive, ces symptômes se dissipent dans plupart des cas après le premier trimestre. La sage-femme Kim Campbell souligne que certaines femmes peuvent toutefois vomir tout au long de leur grossesse, et ce, jusqu'à plusieurs fois par jour.

Parfois, les femmes ne sont pas en mesure d'ingérer quoi que ce soit, même sous forme liquide, et risquent la déshydratation de même que des carences nutritionnelles. Certaines aboutissent même à l'hôpital, comme l'avait fait la duchesse de Cambridge.

«Dans les cas les plus extrêmes, quand elles ne peuvent rien digérer, c'est impossible de socialiser adéquatement, d'aller travailler, de s'occuper des enfants. Elles ne peuvent plus prendre soin d'elles-mêmes ou de leur famille», s'est désolée Mme Campbell.

Les nouvelles consignes de la SOGC recommandent aux femmes aux prises avec des haut-le-coeur durant leur grossesse d'opter d'abord pour des traitements non médicamenteux tels le gingembre et l'acupression.

Kim Campbell souligne que ces options naturelles sont accessibles, sûres et peu coûteuses. Par exemple, quatre doses quotidiennes de 10 milligrammes de vitamine B6 peuvent suffire à dompter les nausées.

Les femmes qui n'ont pas de carence en fer peuvent substituer les vitamines prénatales qui en contiennent par de l'acide folique ou des vitamines contenant peu de fer.

Une modification de l'alimentation ne serait pas aussi bénéfique qu'on le pense, rapporte par ailleurs la SOGC. On conseillait auparavant aux femmes enceintes aux prises avec des troubles digestifs de réduire leurs portions et d'éviter les aliments gras ou trop assaisonnés. Or, peu de preuves scientifiques démontrent l'efficacité d'un tel régime.

La SOGC conseille donc aux femmes de manger ce qui leur plaît - à condition, évidemment, qu'il s'agisse d'aliments qui ne présentent pas un risque d'infection. Elles doivent donc tout de même rayer le tartare et les fromages non pasteurisés du menu.