Les enfants qui sucent leur pouce ou se rongent les ongles ont moins de risque de développer des allergies plus tard dans leur vie, révèle une étude publiée lundi.

S'ils cumulent ces deux «mauvaises habitudes», ces enfants seront probablement moins sensibles aux acariens, au foin, aux poils de chats, de chiens et de chevaux ou aux spores de moisissures dans l'air, ont déterminé les chercheurs dont l'étude paraît dans la dernière édition de la revue médicale américaine Pedriatrics.

«Les résultats confortent la théorie concernant l'hygiène selon laquelle être exposés très jeunes à la saleté ou aux germes réduit le risque de développer des allergies», explique le professeur Malcolm Sears de la faculté de médecine de l'université McMaster au Canada, le principal auteur.

«Nous ne recommandons pas que ces habitudes soient encouragées chez les enfants mais cette étude semble en montrer un bon côté», ajoute-t-il.

Pour cette étude, les chercheurs ont travaillé en Nouvelle-Zélande avec un groupe de 1000 enfants nés à partir de 1972. Ils ont constaté que 31% des enfants suçaient fréquemment leur pouce ou se rongeaient les ongles.

Parmi tous les participants, testés à 13 ans et jusqu'à 32 ans, 45% ont montré des prédispositions à des allergies. Mais chez ceux qui, soit suçaient leur pouce ou se rongeaient les ongles, seulement 40% avaient des allergies. Dans le groupe de ceux cumulant les deux habitudes, ce pourcentage chutait à 31%.

L'absence d'allergie chez ces enfants a persisté à l'âge adulte.

Toutefois, cette étude n'a pas déterminé de lien entre le fait de sucer son pouce ou de se ronger les ongles et l'apparition de l'asthme ou du rhume des foins, une allergie aux pollens.