Le grand patron de l'Agence de la santé publique du Canada rappelle que la consommation d'alcool, même en faible quantité, comporte certains risques pour la santé.

Dans un rapport au Parlement sur la consommation d'alcool au Canada, le docteur Gregory Taylor constate que l'alcool est «une constituante acceptée socialement de la vie quotidienne» - après tout, près de 80% des Canadiens prennent du vin, de la bière ou des spiritueux, en plus ou moins grandes quantités.

Notre société, précise-t-il, tolère et favorise la consommation d'alcool, voire en fait la promotion, par exemple avec les «plats du jour», et en associant alcool à amusement et sophistication.

Or, chaque année, plus de 4000 décès sont liés à l'abus alcool, rappelle l'administrateur en chef de la santé publique. En outre, 232 décès ont été imputables chaque année à des intoxications alcooliques chez les Canadiens de 15 ans et plus, entre 2009 et 2011.

Par ailleurs, on estime que plus de 3000 bébés naissent chaque année au Canada avec le syndrome d'intoxication foetale à l'alcool, causé lorsque la mère boit pendant la grossesse. Plus de 330 000 Canadiens souffrent actuellement des séquelles de ce syndrome, selon des chercheurs.

Dans son rapport, le docteur Taylor rappelle aussi que l'alcool est considéré comme cancérogène, car il est fortement associé à un risque accru pour certains types de cancer comme le cancer colorectal, le cancer du sein, certains cancers du système nerveux central et les cancers du larynx, du pharynx, de l'oesophage et du foie.

Le docteur Taylor soutient que malgré la grande quantité de renseignements disponibles, il existe d'importantes lacunes dans notre compréhension de la consommation d'alcool, de ses conséquences sur la santé et de l'efficacité des approches destinées à réduire ces conséquences.

«Bien qu'il soit davantage considéré au Canada comme un aliment, l'alcool est une drogue qui modifie l'humeur et dont la consommation est associée à des risques pour la santé. L'existence de nos directives de consommation d'alcool à faible risque ne signifie pas que l'alcool est sans danger.»