Les Américains devraient réduire leur consommation de sel, de graisse et de sucre, selon le dernier guide diététique du gouvernement fédéral publié jeudi et qui pour la première fois établit des limites spécifiques pour certains aliments.

Ainsi, le guide recommande que les adultes consomment moins de 10% de leurs calories quotidiennes provenant de sucre ajouté dans les aliments préparés et les sodas. Il faudrait qu'ils limitent également à moins de 10% celles venant des graisses saturées, précise le document produit par les Départements de l'Agriculture (USDA) et de la Santé.

Il est estimé que les Américains consomment actuellement en moyenne 13% de calories provenant de sucre ajouté.

La consommation de sel ne devrait, elle, pas dépasser 2300 milligrammes par jour et les Américains devraient manger moins de viande rouge et transformée et privilégier les fruits et légumes.

Ce dernier guide diététique, qui est publié tous les cinq ans, reprend en grande partie les recommandations faites début 2015 par un groupe d'experts indépendants nommés par le gouvernement et qui a fait l'objet d'une levée de boucliers des groupes agroalimentaires comme Coca-Cola.

Ce document est publié alors que l'Administration du président Barack Obama cherche à combattre l'obésité dans le pays, qui touche plus d'un tiers des adultes et 17% des enfants. Au total plus des deux tiers des Américains sont en surpoids ou obèses.

«Protéger la santé des Américains doit inclure les outils nécessaires leur permettant de faire des choix d'une alimentation saine dans leur vie quotidienne», a souligné dans un communiqué la ministre de la Santé, Sylvia Mathews Burwell.

«Il est plus facile d'avoir un régime alimentaire sain en se concentrant sur de petites modifications dans ce que nous mangeons et buvons», a-t-elle ajouté.

Environ la moitié de tous les adultes souffrent d'au moins une maladie chronique évitable liée à une mauvaise alimentation et à un manque d'activité physique, comme l'hypertension artérielle, le diabète et certains cancers, selon les autorités sanitaires.

Des études ont établi un lien entre un taux élevé d'obésité et certains aliments ou boissons sucrées, et l'Organisation mondiale de la Santé a publié un rapport en octobre dernier classant la viande transformée, essentiellement la charcuterie, dans la catégorie des agents «cancérogènes pour l'homme».

Par ailleurs le nouveau guide diététique entérine des indications scientifiques grandissantes selon lesquelles le fait de consommer des aliments riches en cholestérol, comme les oeufs ou les crevettes, a peu d'effets sur le niveau de cette substance dans le sang.

Ce guide est une référence importante pour déterminer les repas servis aux enfants et adolescents dans les écoles publiques du pays.

«Les recommandations contenues dans le guide diététique 2015 sont solides et fondées sur la science», s'est félicité Michael Jacobson, président de l'ONG Center for Science in the Public Interest.

«Si les Américains suivaient ces conseils pour manger, ce serait un énorme gain pour la santé publique», a-t-il estimé dans un communiqué, notant que le guide diététique fédéral avait peu changé ces 35 dernières années.

Le problème, souligne-t-il, c'est que «l'industrie agroalimentaire continue à déployer tous ses efforts pour que les Américains préfèrent consommer des burgers, des pizzas, des burritos, des beignets, des sodas et d'autres aliments bourrés de farine blanche, de sel, de graisse saturée et de sucre, et pas suffisamment de légumes, de fruits et céréales entières».