Simple, habituellement sans effets secondaires et offerte en vente libre, la luminothérapie est le traitement de choix pour la dépression saisonnière. Comment bien choisir et utiliser une lampe de luminothérapie ?

Marie-Pier Lavoie est psychologue au centre de santé ThéraVie de Québec et spécialiste de la dépression saisonnière hivernale. « On doit se procurer une lampe dont l'intensité lumineuse est de 10 000 lux. Idéalement, il s'agit d'une lumière blanche qui comprend toutes les couleurs du spectre lumineux, il faut donc éviter les lampes bleutées à diodes électroluminescentes [DEL] », recommande-t-elle. Pour que l'on ressente un effet thérapeutique, la lumière doit être absorbée par les yeux. Une lampe plus grosse aura un champ lumineux plus large et sera plus efficace.

En plus des pharmacies et des magasins spécialisés en matériel médical, de nombreuses grandes surfaces vendent maintenant des lampes de luminothérapie. Avant d'en acheter une, il est important de s'assurer que l'intensité est indiquée sur la boîte et que l'appareil est conçu spécialement pour un traitement de luminothérapie. Il faut prévoir entre 200 $ et 300 $.

LA FRÉQUENCE ET LA DURÉE D'EXPOSITION

Le traitement consiste à s'exposer à la lumière, en gardant les yeux ouverts, à une distance d'environ 30 cm. Il n'est pas nécessaire de fixer la lumière. Certains en profitent pour lire, déjeuner ou se maquiller pendant le traitement. L'exposition à la lumière n'est pas dangereuse pour les enfants qui pourraient être à proximité.

« Pour les gens qui présentent un trouble affectif saisonnier, donc des symptômes assez sévères, il est préférable de débuter dès la fin août, soit avant l'apparition des symptômes. Aussi, si possible, on effectue le traitement à la même heure chaque jour, le matin, pour une période de 30 minutes consécutives à une intensité de 10 000 lux », précise Mme Lavoie. Elle insiste aussi sur l'importance d'être assidu en poursuivant le traitement tous les jours jusqu'au printemps puisque pour certaines personnes, deux jours sans traitement sont suffisants pour voir apparaître de nouveau les symptômes.

Les effets secondaires sont rares, mais peuvent se traduire par des maux de tête, une fatigue des yeux, des nausées ou de l'agitation.

PAS TOUJOURS SUFFISANT 

La luminothérapie serait bénéfique pour environ 80 % des utilisateurs. Par contre, certaines personnes ne ressentiront pas les effets escomptés. « Dans ce cas, la psychothérapie cognitivo-comportementale peut-être envisagée. D'ailleurs, ce type de psychothérapie brève et concrète a également été démontrée comme étant utile pour éviter les rechutes année après année », ajoute la psychologue. Dans des cas plus sévères, le recours à des antidépresseurs peut être nécessaire.