Aucun des 34 essais cliniques avec le Finastéride, un médicament anti-androgène populaire contre la calvitie, ne fournit d'informations suffisantes sur ses effets secondaires éventuels, comme des dysfonctionnements sexuels par exemple, conclut une étude publiée mercredi.

«Les patients et les médecins qui le prescrivent supposent que ce médicament est sans danger, mais en fait il n'y a pas suffisamment d'informations pour en être sûr», explique le Dr Steven Belknap, professeur adjoint de dermatologie à l'Université Northwestern à Chicago, principal auteur de cette recherche parue dans le Journal of the American Medical Association, Dermatology.

Le Finastéride, commercialisé par le laboratoire américain Merck, est la molécule active dans le Proscar, approuvé par la FDA, l'Agence américaine des médicaments en 1992 pour traiter l'élargissement de la prostate. Le Finastéride, appelé aussi Propecia, a été autorisé en 1997.

Depuis la mise sur le marché de ces deux traitements, seuls de rares cas d'effets néfastes sur la fertilité des patients ont été répertoriés, mais aucun lien direct n'a pu être établi avec le médicament.

Le Finastéride agit en bloquant une enzyme qui se trouve dans le cuir chevelu et les organes sexuels et métabolise la testostérone.

Quand cette enzyme ne peut pas fonctionner normalement, les fonctions sexuelles peuvent être affectées, expliquent les auteurs qui ont analysé 34 essais cliniques avec le Finastéride.

«Les résultats de notre analyse soulèvent plusieurs questions comme celle de savoir pourquoi aucun des 34 essais cliniques ne fournit de données sur la fréquence des effets secondaires sur les fonctions sexuelles», relève le professeur Belknap.

En 2010, la FDA (Food and Drug Administration) a commencé à requérir que Merck fasse figurer sur les étiquettes du Finastéride une mise en garde contre de possibles dysfonctionnements érectiles et d'autres troubles sexuels qui pourraient persister après avoir cessé de prendre ce médicament.

La FDA répondait ainsi à plusieurs centaines de rapports de patients faisant état de ces effets secondaires constatés depuis le début de la mise sur le marché du Proscar et du Finastéride.