Les hautes températures des périodes de canicule pourraient compter parmi les causes du syndrome de mort subite du nourrisson.

C'est l'hypothèse qui se dégage des résultats d'une étude menée par une équipe de chercheurs sous la direction de Nathalie Auger, de l'Université de Montréal, qui vient d'être publiée dans la revue scientifique Environmental Health Perspectives.

En fait, lorsque le mercure atteint plus de 28 °C à Montréal, le risque qu'un bébé de moins d'un an meure soudainement est, en moyenne, près de 2,8 fois plus élevé que lorsqu'il fait 20 °C, selon des données recueillies sur 30 ans, soit de 1981 à 2010.

Pour arriver à cette conclusion, Mme Auger a répertorié les cas de morts subites de nourrissons survenues au cours des mois les plus chauds de chacune des années comprises dans cette période.

Ainsi, parmi les 3869 décès d'enfants dénombrés entre les mois d'avril et octobre de ces trois décennies, 196 étaient des morts soudaines du nourrisson, soit 1 décès sur 20. Et, dans la majorité de ces cas (78%), les nouveau-nés avaient d'un à quatre mois au moment de la mort.

La chercheuse et son équipe ont ensuite scruté les archives d'Environnement Canada pour déterminer la température qu'il faisait le jour précédent ainsi que la journée même où est advenue chacune des morts subites.

Au cours des mois les plus chauds, soit de juin à août, le risque global de mort soudaine du nourrisson chez l'ensemble des bébés âgés de 1 à 12 mois augmente en fonction des hausses de température enregistrées le jour du décès.

Selon l'auteure principale de l'étude - à laquelle a aussi pris part le chercheur William D. Fraser, du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine -, «les données préliminaires indiquent une association étroite entre la température extérieure élevée et le risque de mort soudaine du nourrisson».

Pour Nathalie Auger, les résultats laissent penser que les changements climatiques et les hautes températures qui peuvent en résulter «pourraient entraîner une plus forte proportion de morts subites à l'avenir».