C'est connu, les gens qui pratiquent la marche présentent moins de symptômes dépressifs. Mais attention : ce bienfait ne serait pas associé à tous les marcheurs, seulement à ceux qui marchent dans le but de se mettre en forme et qui n'en abusent pas.

C'est ce que conclut une étude menée par un postdoctorant de l'Université de Montréal qui sera publiée dans la revue Mental Health and Physical Activity. Dominic Julien a utilisé une base de données sur 436 personnes âgées de 68 à 82 ans issue de l'étude NuAge, qui a suivi une cohorte de personnes âgées de Montréal, Laval et Sherbrooke entre 2003 et 2008.

Première constatation : « Les gens qui vont marcher dans le but de se mettre en forme vont rapporter moins de symptômes dépressifs, tandis que pour ceux qui marchent pour d'autres raisons (comme moyen de transport ou pour aller au travail, par exemple), ça n'aura aucun impact sur les symptômes dépressifs », explique Dominic Julien.

Comment expliquer cela ? M. Julien avance diverses hypothèses. D'abord, dit-il, ce type de marche est peut-être plus rigoureux. Ensuite, marcher pour se mettre en forme témoigne d'une motivation intrinsèque, génère un certain sentiment de satisfaction et permet davantage de se distraire de ses pensées négatives. Enfin, les marcheurs qui s'entraînent le font plus souvent en présence d'autres personnes et dans des endroits plus tranquilles.

Deuxième constatation : les gens qui marchent modérément (3 fois par semaine pendant au moins 30 minutes) ou souvent (5 fois par semaine pendant au moins 30 minutes) présentent moins de symptômes dépressifs que ceux qui ne marchent pas, mais cet avantage n'est pas présent chez ceux qui marchent très souvent (7 fois par semaine pendant au moins 30 minutes).

Les gens qui marchent très souvent dépassent peut-être la capacité de leur système métabolique, ce qui génère un certain déplaisir. Par ailleurs, « les gens qui vont marcher 7 jours par semaine, au moins 30 minutes, ont peut-être certains traits de personnalité obsessifs-compulsifs ou perfectionnistes », dit M. Julien.

Attention : la marche n'est pas nécessairement un remède direct aux symptômes dépressifs. « On parle d'association. Est-ce la marche qui diminue la déprime, ou est-ce le fait d'être moins déprimé qui incite à marcher plus ? On ne peut le savoir », conclut Dominic Julien, qui a réalisé l'étude avec Lise Gauvain, Lucie Richard, Yan Kestens et Hélène Payette.