Les Canadiens qui prennent soin d'un proche souffrant d'un problème de santé de longue durée éprouvent un «stress excessif», révèle une nouvelle étude de la Commission de la santé mentale du Canada.

Et comme la population vieillit et qu'on peut s'attendre à une augmentation du nombre de personnes aux prises avec la démence et d'autres maladies chroniques, on peut aussi prévoir une hausse du nombre d'aidants naturels qui éprouveront un tel stress excessif, prévient l'organisme.

Le rapport préliminaire de la commission, rendu public jeudi, révèle aussi que les taux de suicide au Canada, même s'ils demeurent «stables dans le temps», sont plus élevés que dans certains autres pays du G8.

La commission, mise sur pied pour une période de 10 ans par le gouvernement fédéral en 2007, mais indépendant des pouvoirs publics, a identifié pour son rapport préliminaire 13 champs d'intérêt particulier - des «indicateurs» - qui permettent de dresser un portrait en instantané de la santé mentale des Canadiens.

En avril, la commission publiera une soixantaine d'indicateurs spécifiques concernant les enfants, les jeunes, les adultes et les aînés sur la santé mentale dans différents contextes, mais aussi sur certains aspects des services et des soutiens auxquels ont recours les personnes aux prises avec la maladie mentale.

La commission souhaite «que ces indicateurs soient utilisés pour cibler l'attention sur des stratégies conçues pour améliorer la santé mentale et corriger les disparités entre groupes distincts».

Parmi les sujets jugés «préoccupants» ou qui «évoluent dans une direction qui n'est pas souhaitée», la commission souligne le pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans ou plus en 2012 qui avaient des problèmes de santé mentale courants, mais qui ont déclaré que leur santé mentale était très bonne ou excellente.

Le phénomène de l'automutilation chez les étudiants du niveau collégial préoccupe aussi la commission: des études laissent croire que près de 20% d'entre eux se sont livrés à de telles pratiques à un moment ou à un autre dans le passé.

La commission note aussi que 30,4% de toutes les demandes de prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada étaient liées à la santé mentale en 2013. Or, ce pourcentage augmente régulièrement depuis 2004, et il est plus élevé que le pourcentage des prestations d'invalidité pour d'autres problèmes de santé, indique le rapport.