Même des antécédents familiaux catastrophiques en matière de maladie cardiovasculaire ne suffisent pas à motiver la population à adopter un mode de vie plus sain, conclut une étude publiée lors d'un congrès de la Société européenne de cardiologie, en Espagne.

Les chercheurs ont analysé les informations fournies par près de 200 000 abonnés au site internet HeartAge, un outil virtuel gratuit qui permet aux internautes de calculer leur «âge cardiaque». Ils croyaient que les utilisateurs ayant de mauvais antécédents familiaux seraient plus susceptibles de rencontrer leur médecin, de surveiller leur pression artérielle ou d'adopter un mode de vie plus sain.

Près de 40% des internautes ont déclaré qu'un de leurs parents avait souffert d'une maladie cardiovasculaire, contre 7% qui l'ont déclaré pour leurs deux parents. Ces utilisateurs étaient plus susceptibles de connaître leur pression artérielle ou leur taux de cholestérol.

Toutefois, 32% des utilisateurs dont les deux parents avaient souffert d'une maladie cardiovasculaire obtenaient une très mauvaise note sur une échelle mesurant la qualité de leur alimentation ou de leur mode de vie. En revanche, seulement 25% des gens n'ayant pas de tels antécédents obtenaient une note aussi mauvaise.

Le directeur scientifique de HeartAge, le docteur Mark Cobain, a expliqué que les internautes ayant des antécédents familiaux croient possiblement qu'ils sont condamnés à souffrir d'une maladie cardiovasculaire, et qu'il leur est donc inutile de s'attarder aux facteurs de risque.

Par ailleurs, une analyse différente des mêmes données et elle aussi présentée lors du congrès espagnol démontre que les gens atteints d'hypertension abaissent leur âge cardiaque de deux à six ans en adoptant une alimentation saine, et de trois à cinq ans en prenant des médicaments antihypertensifs.

Chez les personnes obèses, la perte de cinq kilos réduit l'âge cardiaque de deux à quatre ans, tandis que l'abandon du tabagisme y retranche en moyenne 13 ans.