Le désir des médecins d'abaisser à tout prix la pression artérielle de leurs patients hypertensifs fait courir à ces derniers un risque plus élevé de mortalité ou de défaillance rénale, affirme une nouvelle étude.

Les chercheurs de l'organisation américaine Kaiser Permanente ont épluché les dossiers médicaux de 400 000 patients californiens qui ont pris des médicaments en raison de leur hypertension entre janvier 2006 et décembre 2010.

Ils ont constaté que ceux dont la pression s'établissait à 130-139/60-79 présentaient le risque le plus faible de décès ou de défaillance rénale. Ceux dont la pression systolique était de 120-129 (ce qui est largement considéré comme étant normal) augmentaient de 10% leur risque de décès ou de défaillance rénale par rapport au premier groupe.

Ces risques bondissaient de 40% chez ceux dont la pression systolique atteignait 140-149.

L'auteur principal de l'étude, le docteur John J. Sim, a expliqué que ces résultats démontrent qu'un traitement trop agressif de l'hypertension artérielle peut avoir des conséquences négatives sur la santé. Il estime aussi qu'il est nécessaire de mieux comprendre ce qui constitue une cible idéale en matière de pression et de s'intéresser aux dangers qui accompagnent un «surtraitement».

L'étude est publiée dans les pages du Journal of the American College of Cardiology.