Les 186 pays membres de la commission de l'ONU chargée de la sécurité alimentaire se sont pour la première fois mis d'accord pour fixer une limite maximale d'arsenic dans le riz, a indiqué jeudi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Concrètement, la commission de l'ONU a décidé de limiter la quantité d'arsenic présent dans le riz à 0,2 milligramme par kilo de riz. Une première, a précisé l'OMS dans un communiqué.

La nouvelle norme a été adoptée par consensus cette semaine par la commission dite du Codex Alimentarius, l'organe exécutif de l'ONU en matière de sécurité alimentaire, qui émane de l'OMS et de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Les normes édictées par le Codex n'ont aucun caractère obligatoire pour les États membres, mais elles servent souvent à l'élaboration des législations nationales.

L'arsenic est un élément naturel de la croûte terrestre et il est largement présent dans l'environnement, que ce soit dans l'air, dans l'eau ou dans la terre. Il est très toxique sous forme inorganique (sa forme naturelle).

L'exposition prolongée à l'arsenic dans l'eau de boisson et les aliments, par exemple à travers l'absorption dans les cultures de riz, peut provoquer des cancers et des lésions cutanées, selon l'OMS. On lui attribue aussi des effets sur le développement, des maladies cardiovasculaires, une neurotoxicité et le diabète.

Or l'arsenic inorganique est facilement absorbé par le riz, selon l'OMS.

«Le riz étant une denrée vivrière très importante dans beaucoup de pays et beaucoup de régions, une partie significative de la population mondiale est affectée» par le problème, a déclaré une responsable de l'OMS, Angelika Tritscher, lors d'une conférence de presse.

Certains pays asiatiques, comme le Bangladesh, où les champs de riz sont irrigués par des eaux souterraines riches en sédiments contenant de l'arsenic, sont particulièrement touchés, selon l'OMS, qui recommande notamment de cultiver le riz sur des parterres surélevés plutôt que de pratiquer la culture du riz en terrain inondé.

L'arsenic a beaucoup attiré l'attention au Bangladesh depuis que les experts ont reconnu dans les années 1990 sa présence généralisée dans les eaux des puits du pays.