Les hommes qui s'entraînent trop intensément, trop souvent, risquent de souffrir de problèmes cardiaques, préviennent deux études publiées dans les pages du journal médical Heart.

Des chercheurs suédois ont ainsi questionné plus de 44 000 hommes âgés de 45 à 79 ans, concernant leur niveau d'activité physique aux âges de 15, 30 et 50 ans, et au cours de la dernière année, alors que leur âge moyen était de 60 ans. La santé cardiaque des participants a été étudiée, en moyenne, pendant 12 ans à compter de 1997 pour déterminer combien d'entre eux souffriraient éventuellement de fibrillation auriculaire (une forme courante d'arythmie cardiaque).

Les chercheurs ont découvert que les hommes qui s'entraînaient intensément plus de cinq heures par semaine augmentaient de 19% leur risque de souffrir de fibrillation auriculaire à l'âge de 60 ans. Le risque augmentait de 49% chez ceux qui s'entraînaient plus de cinq heures par semaine à l'âge de 30 ans, mais qui s'entraînaient moins d'une heure par semaine à l'âge de 60 ans.

En revanche, ceux qui pédalaient ou marchaient vigoureusement une heure par jour ou plus à 60 ans réduisaient de 13% leur risque de fibrillation auriculaire, comparativement aux hommes entièrement sédentaires.

L'autre étude, celle-là réalisée par des chercheurs allemands, portait sur un millier d'hommes atteints d'une maladie coronaire stable depuis 10 ans. Tous les participants, essentiellement des sexagénaires, avaient reçu une formation pour les aider à s'entraîner régulièrement et à réduire leur risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral. Environ 40% des participants s'entraînaient entre deux et quatre fois par semaine; 30% s'entraînaient plus souvent, 30% moins souvent.

Après avoir tenu compte d'autres facteurs, ceux qui s'entraînaient le plus vigoureusement étaient deux fois plus susceptibles d'être terrassés par un infarctus ou un AVC que ceux qui s'entraînaient normalement. Ils étaient aussi quatre fois plus susceptibles de mourir, peu importe la cause de leur décès.

Des scientifiques espagnols qui ont rédigé un éditorial pour accompagner ces deux études préviennent que les bienfaits cardiovasculaires maximum sont atteints lors d'un exercice modéré, mais qu'ils sont perdus lors d'un effort très intense ou prolongé. Ils précisent en terminant qu'il serait toutefois hors de question de remettre en question l'importance de l'activité physique pour la santé.