Les enfants qui ont un père obèse sont deux fois plus à risque d'autisme, selon une vaste étude norvégienne. L'obésité maternelle, jusqu'à maintenant considérée comme un facteur de risque, a moins d'influence.

«Nous avons été surpris des résultats», explique l'auteur principal de l'étude publiée il y a quelques jours dans la revue Pediatrics, Pal Suren, de l'Institut norvégien de santé publique.

«Nous voulions reproduire une autre étude qui avait observé que les mères obèses risquaient davantage d'avoir des enfants autistes. On pensait qu'il s'agissait d'un phénomène qui se produisait durant la grossesse, alors que l'enfant est un foetus. Finalement, c'est l'obésité paternelle qui est un facteur de risque, beaucoup plus que celle de la mère.»

L'impact est très important. «C'est du même ordre que l'âge du père, un autre facteur de risque important, dit le Dr Suren. Si un homme a un enfant à 40 ans plutôt que dans la vingtaine, son bébé a lui aussi deux fois plus de risques d'avoir un diagnostic d'autisme plus tard dans l'enfance.»

Quel est le mécanisme en cause? «Il peut s'agir d'un gène qui mène à la fois à l'autisme et à l'obésité, dit l'épidémiologiste norvégien. Ou alors, il peut s'agir d'un nouveau type d'influence génétique, qu'on appelle épigénétique. L'obésité et l'âge du père influenceraient l'expression des gènes chez son enfant. Dans les deux cas, ça nous donnera des pistes pour mieux comprendre la maladie.»

Les études de ce type sont souvent faites en Scandinavie, où les registres nationaux de santé de chaque citoyen sont très détaillés. Dans le reste du monde occidental, des soucis de respect de la vie privée limitent ce genre d'accumulation de données par l'État.

L'autisme en hausse

Proportion des enfants américains de 8 ans ayant reçu un diagnostic d'autisme

• 2000: 1 sur 150

• 2008: 1 sur 88

• 2010: 1 sur 68

Fin mars, les autorités médicales américaines ont rapporté une nouvelle hausse des diagnostics d'autisme.

Source: Centers for Disease Control and Prevention