Des enfants à qui l'on ment seront ensuite plus susceptibles de mentir à leur tour, affirment des chercheurs américains qui prétendent avoir été les premiers à examiner la chose.

Leur étude a porté sur 187 enfants âgés de 3 à 7 ans. On a dit à la moitié de ces enfants qu'un gigantesque plat de bonbons se trouvait dans la pièce voisine, avant de leur admettre qu'il ne s'agissait que d'un mensonge pour attirer les autres enfants dans cette pièce. Les scientifiques ont simplement invité l'autre moitié de leurs sujets à venir jouer.

Lors de la deuxième portion de l'expérience, les chercheurs de l'Université de la Californie à San Diego ont demandé aux enfants d'identifier, simplement à leur son, des jouets qu'ils ne pouvaient voir. Un son, la pièce «Fur Elise» de Beethoven, ne correspondait à aucun jouet connu.

Quand la pièce classique jouait, le chercheur quittait la pièce, apparemment pour aller prendre un appel, après avoir demandé aux enfants de ne pas regarder derrière le rideau pour savoir à quel jouet correspondait cette musique. À son retour, 90 secondes plus tard, près de 80% des enfants âgés de 5 à 7 ans à qui on avait précédemment menti avaient regardé derrière le rideau et près de 90% de ceux-ci ont menti à ce sujet.

Environ 60% des enfants du même âge à qui on n'avait pas menti ont eu le même comportement. Aucune différence n'a été décelée chez les enfants de 3 et 4 ans, possiblement parce qu'ils sont encore trop jeunes.

L'étude n'était pas conçue pour déterminer pourquoi les enfants à qui on ment semblent ensuite plus susceptibles de mentir à leur tour. Les chercheurs croient que les enfants ont possiblement imité le comportement de l'adulte ou qu'ils ont jugé qu'il n'était pas important de dire à la vérité à un menteur.

Les conclusions de cette étude sont publiées dans le journal Developmental Science.