Reins, foie, poumons, coeur, pancréas et intestins: le nombre d'organes transplantés n'a jamais été aussi élevé au Canada, selon le dernier bilan fédéral en la matière.

Pour la première fois, le nombre de personnes chez qui on a prélevé des organes après leur mort a surpassé le nombre de donneurs vivants.

C'est ce qui ressort du dernier rapport de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), qui publie chaque année son analyse des statistiques fédérales officielles.

L'organisation se réjouit de voir le nombre de donneurs croître chaque année. Il aurait ainsi «augmenté de 17% depuis 10 ans au Canada».

«Le fossé entre les dons et les besoins demeure important», nuance toutefois le Dr Joseph Kim, spécialiste ontarien de la transplantation de reins. Selon lui, le système de santé devrait «mieux identifier et évaluer les donneurs potentiels».

Surtout des reins

Les dernières données fédérales sur les greffes datent de 2012.

Cette année-là, 2225 transplantations ont été réalisées, un nombre en hausse de 5% par rapport à 2011.

Plus de la moitié de ces transplantations - soit 1358 - impliquaient des reins.

Même s'il s'agit du seul organe pouvant être offert par un donneur vivant, deux reins sur trois provenaient de donneurs décédés.

Selon l'ICIS, les greffes rénales ne font pas qu'augmenter la qualité de vie des malades qui passent sous le bistouri: elles permettent aussi aux hôpitaux d'épargner des millions de dollars.

«Sur cinq ans, une transplantation rénale coûte environ 250 000$ de moins par patient que la dialyse», évalue Greg Webster, de l'ICIS. «Tant le patient que le système de santé en profitent.»

Le diabète de type 2 demeure le principal responsable des problèmes rénaux qui forcent les patients à subir une greffe. L'ICIS croit que les gouvernements devraient mettre l'accent sur la sensibilisation aux saines habitudes de vie afin de s'attaquer au problème à la source.