Tanné du gym? Bonne nouvelle, les nouvelles méthodes d'entraînement pullulent. Ludiques ou intensives, fusionnant plusieurs sports ou réinventant certaines techniques, elles promettent de vous mettre en forme tout autant, mais autrement. Cette semaine: les entraînements extérieurs Motus.

Ludique et intense

S'entraîner dehors, toute l'année, tel est le modus operandi de Motus, projet démarré par Sylvy Plourde. En pleine canicule ou sous le point de congélation, qu'il pleuve ou qu'il neige, une poignée d'irréductibles se réunissent quelques fois par semaine au parc Laurier pour un entraînement à la fois ludique et intense.Bien installé au chaud, l'idée d'aller s'entraîner à -20 degrés Celsius peut sembler saugrenue, voire un peu folle. Mais Sylvy Plourde nous assure qu'il n'en est rien. «C'est toujours la même chose ; les gens arrivent, ils ont froid et ne savent plus trop si c'est une bonne idée. Puis, ils se mettent à bouger, se réchauffent et, après quelques minutes, ils réalisent qu'ils auraient manqué une belle soirée s'ils étaient restés à la maison!»

Depuis l'été 2011, Mme Plourde - qui a auparavant été aide-entraîneuse dans un club de boxe et a depuis suivi sa formation d'entraîneur au YMCA - propose aux gens de «jouer dehors» avec elle, dans le cadre de rendez-vous hebdomadaires au parc Laurier, qui réunissent entre cinq et dix personnes, la plupart du temps en soirée. Elle a mis au point un entraînement de type boot camp, misant sur la haute intensité et les intervalles.

«Les concepts de base de Motus, c'est d'être dehors et d'utiliser les éléments urbains. Il n'est pas nécessaire de dépenser une fortune pour s'entraîner. On peut aller loin avec des chaussures de sport, un banc de parc, une table de pique-nique, des gradins et quelques accessoires comme des cônes et des élastiques», souligne-t-elle.

Son terrain de jeu, le parc Laurier, elle l'utilise différemment au gré des saisons. L'été, elle s'installe dans un coin plus calme, près des gradins du terrain de rugby, loin des gens qui se prélassent sur les terrains gazonnés. À l'automne et au printemps, elle investit l'espace principal du parc, désormais vide, où se trouvent les bancs et les tables. L'hiver, elle déplace le groupe près de la piste qui traverse le parc, qui est toujours déneigée et éclairée.

Les exercices proposés - qui travaillent à la fois la musculation, l'endurance et le cardio - varient aussi en fonction de la température. «L'hiver, j'ajoute plusieurs segments de course entre les séries d'exercices, car il faut se garder au chaud. L'été, on peut ramper au sol, sauter par-dessus des bancs de parc... J'essaie de toujours varier mes enchaînements», explique-t-elle.

Mme Plourde aime également insuffler un côté ludique à son entraînement. «J'essaie de rendre le tout amusant, malgré le degré assez élevé de difficulté. Par exemple, si quelqu'un déteste un exercice et n'arrête pas de le répéter, il va finir par porter son prénom!» Les cours sont ainsi ponctués d'exercices rebaptisés «Isabelle» ou «Mélanie».

Esprit de meute

Si les entraînements se déroulent toujours sous le signe de la haute intensité, ils sont toutefois adaptables à toutes les conditions physiques, assure Mme Plourde. «Je veux que tout le monde, peu importe son état physique, puisse se sentir à l'aise dans mes cours. C'est pourquoi je propose toujours trois variations: débutant, intermédiaire et avancé. Je m'adapte aussi aux personnes qui ont des conditions particulières ou des blessures.»

Ainsi, illustre-t-elle, une traction peut aussi bien se faire sur les genoux que sur un pied ou en tapant des mains au bout de l'extension. Chacun peut ainsi atteindre son intensité maximale personnelle, sans risquer de dépasser ses limites.

Évidemment, la diversité de la clientèle fait en sorte que certains termineront les séries plus rapidement que les autres. Afin que personne ne se sente exclu ou n'attende en vain, l'entraîneuse a un truc: lorsque certaines personnes tirent de l'arrière, elle invite les plus performants à faire une série supplémentaire pour les accompagner ou, en course à pied, à faire demi-tour pour aller les rejoindre.

Un véritable esprit de communauté se crée ainsi entre les participants, souligne-t-elle. «Je fais tout pour intégrer ceux qui débutent et qui ne sont pas en bonne condition physique. Au final, autant les débutants apprennent des performants que l'inverse. Les gens s'entraident et s'encouragent; il y a de beaux échanges humains.» Parce que le sport, c'est aussi - et peut-être autant - l'esprit sportif!

Photo Olivier Jean, La Presse

Pour terminer, le groupe effectue une série de «genoux-coudes».