Les visites de routine et les rappels de vaccinations surviennent à intervalles réguliers pendant les premières années de vie d'un enfant, mais cette médecine préventive conduit parfois à la contraction d'un virus grippal ou d'un rhume.

Les parents et les enfants qui patientent dans la salle d'attente peuvent être exposés à un virus et retourner à la maison malade alors qu'ils étaient en pleine forme à leur arrivée à la clinique, conclut-on dans une récente étude américaine.

L'étude souligne que le risque pour un individu est plutôt faible. Mais on estime que chaque année, aux États-Unis, environ 800 000 visites médicales découlent d'un virus semblable à l'influenza et contracté par un parent ou un enfant dans la salle d'attente d'une clinique pour un rendez-vous de routine.

«La proximité physique de ces deux types de soins peut exposer des personnes en santé - ou déjà malades - à des maladies contagieuses, surtout les infections des voies respiratoires», a expliqué le docteur Philip Polgreen, professeur au département de bio-informatique de l'université de l'Iowa.

«Pris individuellement, il s'agit d'un risque faible. Mais si vous pensez au nombre de cas de ce genre à travers tout le pays, ça fait beaucoup», a ajouté l'auteur principal de l'étude, publiée jeudi dans la revue Infection Control and Hospital Epidemiology.

Le Dr Polgreen et ses collègues ont étudié les données tirées d'un sondage mené par une agence américaine de recherche en soins de santé, et recensé les cas où des enfants ou des membres de leur famille avaient pris un rendez-vous médical pour une maladie semblable à l'influenza dans les deux semaines suivant la visite de médecine préventive pour l'enfant.

Ils ont conclu qu'il y avait bel et bien une hausse des rendez-vous médicaux pour ce genre de virus peu de temps après un rendez-vous de routine - surtout pendant la saison grippale.

Les chercheurs n'ont toutefois pas été en mesure de déterminer s'il y avait une relation de cause à effet entre les deux éléments, en raison de la structure de leur étude. Il est également impossible de prouver qu'un virus a été contracté dans un endroit précis plutôt qu'un autre en période de saison grippale, puisque les personnes sont exposées aux virus en divers lieux.

L'étude fait toutefois mention d'inquiétudes quant au contrôle de la propagation des infections dans les cliniques. On y suggère notamment de tenter de fixer les rendez-vous de routine en dehors de la saison grippale, mais les chercheurs conviennent que ce n'est pas toujours possible.

«Je crois que ce que nous devrions promouvoir, c'est une culture de prévention dans les salles d'attente des cliniques. Si quelqu'un tousse, nous devrions lui donner un masque et essayer de prévoir des salles fermées pour les gens malades. Il faut que les masques soient disponibles et modifier les comportements en salle d'attente», a fait valoir le Dr Polgreen.