L'organisation de santé internationale spécialisée dans la tuberculose et les malades respiratoires, L'Union, a pris position dimanche contre la cigarette électronique et appelé à une «régulation de ces produits dans les plus brefs délais».

L'organisation explique sa prise de position par «l'impact négatif potentiel de la nicotine sur le développement du cerveau des adolescents» et «sur le risque de dépendance à la nicotine» pour des jeunes qui ne sont pas encore dépendants au tabac.

«Aucune étude scientifique n'a démontré l'absence de nocivité de ces produits», argumente l'Union Internationale Contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires (L'Union) dans un communiqué diffusé à l'occasion de sa «44e conférence mondiale sur la santé respiratoire» organisée à Paris.

L'Union «soutient fermement» une plus stricte régulation de la fabrication, du marketing et de la vente des cigarettes électroniques et voudrait que ces produits entrent «dans la catégorie des médicaments».

S'il n'est pas possible de classer l'e-cigarette dans la catégorie des médicaments, L'Union réclame son interdiction à la publicité, à la vente aux mineurs et à son utilisation dans les lieux publics. Elle demande aussi l'affichage du détail de la composition des liquides et des étiquettes de mise en garde.

Un projet européen de classer la cigarette électronique comme médicament dans le cadre d'un texte antitabac a été rejeté début octobre par le parlement de Strasbourg.

L'association française de lutte contre le tabac, l'Office français de prévention du tabagisme (OFT), s'était réjouie de cette décision qui garantit que ces produits permettant aux fumeurs de réduire fortement leur consommation ou même d'arrêter la cigarette resteront facilement accessibles.

Les autorités de santé occidentales déclarent depuis l'éclosion du phénomène de l'e-cigarette - appareil qui émet une vapeur aromatisée avec de la nicotine - qu'on ne dispose pas du recul suffisant pour connaître son impact sanitaire à moyen et long termes et pour statuer sur son innocuité.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) écrit dans un document daté de juillet que «la sécurité des cigarettes électroniques n'a pas été scientifiquement prouvée».

Mais scientifiques et médecins s'accordent de plus en plus à dire que le niveau de dangerosité des e-cigarettes est sans commune mesure avec celui des cigarettes à base de tabac qui tuent chaque année plus de cinq millions de personnes (chiffre OMS).