Le niveau d'activité de trois gènes liés au vieillissement permettrait de prédire si un cancer de la prostate se développera lentement ou sera agressif, nécessitant dans ce cas une intervention chirurgicale, selon une recherche américaine publiée mercredi.

Ces trois biomarqueurs génétiques utilisés en combinaison avec les tests existants pourraient ainsi aider les médecins à mieux déterminer l'évolution d'un cancer de la prostate détecté précocement pour recommander «une surveillance active» et éviter une biopsie ou l'ablation de la glande.

«La plupart des 200 000 cancers de la prostate diagnostiqués chaque année aux États-Unis connaissent une évolution lente et resteront ainsi», précise le Dr Cory Abate-Shen, professeur d'urologie et de cancérologie à la faculté de médecine Columbia à New York, principal auteur de ces travaux parus dans la revue américaine Science Transnational Medicine.

«Ces marqueurs génétiques pourraient permettre de lever l'incertitude actuelle quant à la nature du cancer de la prostate dans le diagnostic et assurer les patients du traitement adéquat», a-t-elle ajouté.

«Le problème posé par les tests de dépistage actuels c'est leur incapacité à identifier le faible pourcentage des tumeurs de la prostate qui deviendront agressives et se propageront à d'autres organes», relève le Dr Mitchell Benson, président de la chaire d'urologie à la faculté de médecine de Columbia et co-auteur de l'étude.

Les cancers de la prostate qui testent négatifs avec les trois gènes nouvellement identifiés sont ainsi de nature agressive.

Ces chercheurs ont testé l'exactitude de ce test sur des prélèvements provenant de biopsies effectuées précédemment sur les tumeurs de la prostate de 43 patients suivis pendant au moins dix ans.

Tous avaient été initialement diagnostiqués d'un cancer de la prostate à bas risque. De ces 43 malades, 14 ont ensuite développé des tumeurs avancées et tous ces cas ont été identifiés par ce test génétique.

«Cet essai clinique préliminaire a pu prédire sans erreur lesquels de ces patients diagnostiqués d'une tumeur cancéreuse de la prostate à bas risque finiraient par développer un cancer avancé», souligne le Dr Abate-Shen.

Ces chercheurs prévoient d'évaluer ce test génétique dans un essai clinique prospectif plus étendu.