Rendre les mammographies plus supportables: tel est l'objet d'un projet baptisé «no pain» qui va être lancé par des spécialistes de l'imagerie du sein et de la douleur avec l'aide d'un centre d'expertise pour la mécanique et la modélisation.

«Rendre la mammographie plus supportable aux patientes les réconcilierait sans aucun doute avec cet examen que beaucoup d'entre elles ont tendance à redouter», relève Serge Muller, directeur de recherche appliquée en imagerie du sein chez GE Healthcare, la filiale santé du conglomérat General Electric.

Pour y parvenir, GE Healthcare a fait appel au Cetim - un institut technologique qui est aussi le centre d'expertise mécanique français - pour concevoir une approche numérique de la compression du sein lors d'un examen de mammographie.

«Nous voulons développer un modèle qui permette d'optimiser le système de compression et minimiser les douleurs subies par les patientes pendant la mammographie» a indiqué à l'AFP M. Haidar Jaffal, le responsable de l'équipe technique chargé du projet au Cetim.

Les travaux de modélisation ont débuté en 2011, en tenant compte de la forme de différents types de seins et des caractéristiques mécaniques des tissus vivants les constituant.

Mais le Cetim compte sur l'implication de spécialistes de la douleur et de l'imagerie du sein pour parvenir à mettre en place un prototype qui sera testé sur une trentaine de volontaires, précise M. Jaffal.

Coordonné par l'Institut Gustave Roussy (IGR), spécialisé dans l'imagerie du sein, le projet «No pain» devrait durer 36 mois au total.

Outre le Cetim participeront également le laboratoire Neuropain-CRNL (Inserm et Université Claude Bernard Lyon 1), spécialiste de la douleur chez l'homme, ainsi qu'I-Comète, un spécialiste de statistiques industrielles.

Le projet pourrait déboucher sur la commercialisation d'une nouvelle technique par GE Healthcare et sur des études cliniques pour mesurer son efficacité.

Détecté à temps, ce cancer peut se guérir dans 9 cas sur 10, mais la participation aux campagnes de dépistage organisé stagne dans de nombreux pays pour diverses raisons, dont les désagréments liés à la mammographie.