La dépression saisonnière qui frappe au plus creux de l'hiver serait en fait moins courante qu'on ne le croit, affirment des chercheurs américains.

Les scientifiques des universités Oregon State et Columbia ne remettent pas en question l'existence du problème, aussi appelé troubles affectifs saisonniers, mais uniquement sa fréquence.

Les quelque 800 participants à l'étude ont rempli, pendant plusieurs années, de nombreux questionnaires prenant la mesure de leurs symptômes dépressifs. Les chercheurs ont ensuite comparé ces résultats aux conditions météorologiques, y compris l'intensité de la lumière du soleil, du moment.

Leur conclusion: ni le moment de l'année, ni les conditions météo ne semblent avoir d'effet sur les symptômes. Un impact très modeste a été mesuré pendant les mois d'hiver, mais cet effet aurait dû être beaucoup plus important si le «blues de l'hiver» était aussi répandu qu'on le croit.

Lors d'une étude précédente, 92% des participants avaient rapporté un changement de leur humeur en hiver.

Le responsable de la nouvelle étude, David Kerr, croit toutefois que le public surestime grandement l'impact de la dépression saisonnière, possiblement dû au simple fait de ne pas aimer les conditions hivernales.

«On n'a peut-être pas autant de plaisir, on peut se sentir emprisonnés et on peut être moins actifs en hiver, a-t-il déclaré par voie de communiqué. Mais ce n'est pas la même chose qu'une tristesse à long terme, qu'un sentiment de désespoir, et que des problèmes d'appétit et de sommeil - les symptômes réels d'une dépression clinique.»

Les résultats de l'étude sont publiés dans la revue scientifique Journal of Affective Disorders.