Dans la dernière chronique, je vous parlais des douleurs au ventre typiquement rencontrées chez les femmes. D'autres maladies sont plus souvent observées chez les hommes. C'est le cas de la colique néphrétique et de la prostatite. Finalement, une des douleurs au ventre que tous - hommes et femmes - craignent est celle causée par l'appendicite, qu'on voit plus fréquemment chez les jeunes de 10 à 30 ans.

Colique néphrétique

Ce problème est communément appelé «pierre aux reins». Il s'agit d'une obstruction des voies urinaires par un calcul rénal. La douleur est violente, comparable à celle d'un accouchement. Elle débute subitement, elle est variable et souvent accompagnée de vomissements et d'urine rouge. La douleur est ressentie dans le dos et se dirige vers les organes génitaux. Les gens qui souffrent de colique néphrétique se présentent aux urgences, car la douleur est intolérable et n'est pas soulagée par des antidouleurs en vente libre. Le diagnostic est facile à établir par le médecin. Les calculs rénaux de moins de 1 cm passent généralement seuls par les voies naturelles, mais les plus gros calculs doivent être retirés par une intervention chirurgicale.

Prostatite

Il s'agit d'une infection de la prostate, petit organe situé entre la vessie et le rectum chez l'homme. La douleur associée à la prostatite est ressentie au bas-ventre et est augmentée par la défécation; elle peut s'accompagner de difficulté à uriner, de fièvre et de frissons. Il est important de consulter lorsqu'on ressent ces inconforts afin de confirmer le diagnostic et de traiter avec des antibiotiques et des antiinflammatoires.

Appendicite

L'appendice est une petite structure de la taille d'un crayon située au début du gros intestin. Il peut se boucher et développer une infection. C'est ce qu'on appelle une appendicite. Typiquement, la douleur sera diffuse pour quelques heures, puis se localisera au bas et à droite du ventre. Si la douleur s'accompagne de nausée, de manque d'appétit ou de fièvre, l'appendicite est très probable! Dans le doute, une échographie confirmera le diagnostic. Le traitement est toujours l'intervention chirurgicale, simple et de courte durée lorsque le problème est diagnostiqué au bon moment.

Vous devez retenir de cette chronique et de la précédente que peu importe l'origine de la douleur au ventre, il faut consulter un médecin, qui pourra faire le diagnostic. L'idéal, pour les douleurs de faible intensité, est de prendre un antidouleur - acétaminophène ou ibuprofène - et de regarder les choses évoluer pendant quelque temps. Si la fièvre s'installe ou s'il n'y a aucune amélioration après une journée ou deux, consultez. Un bon questionnaire, un examen physique approprié et quelques tests seront alors faits. Bien sûr, si la douleur est trop intense, rendez-vous aux urgences rapidement.

Aux urgences, si un problème précis est trouvé, un traitement sera proposé. Il s'agit tantôt d'une intervention chirurgicale, tantôt d'antibiotiques, souvent accompagnés de médicaments antidouleur. Il est également possible que tous les tests soient normaux et qu'on ne trouve rien d'anormal. C'est inquiétant de ne pas savoir ce qu'on a, mais sachez que les maladies graves qui nécessitent un traitement rapide sont habituellement diagnostiquées assez facilement. Il n'y a donc pas de raison de s'inquiéter. Parfois, on est au tout début d'une maladie et le médecin vous dira alors dans quelles circonstances il serait approprié de consulter de nouveau. Parfois, le problème est introuvable et disparaît comme il est venu.

Vous vous demandez encore quand consulter? Comme je vous le dis souvent, faites-vous confiance! Devant une douleur tolérable, attendez quelques heures, car certaines douleurs s'atténuent d'elles-mêmes. Dans le doute, nous serons là pour vous aider!

Vous avez des questions?

santé@lapresse.ca

Urgentologue et mère de trois enfants, la Dre Chantal Guimont est professeure au département de médecine familiale et de médecine d'urgence de l'Université Laval et coanimatrice de l'émission Les docteurs à Radio-Canada.