Au Canada, les allergènes alimentaires les plus souvent associés à des réactions sévères se comptent sur les doigts de la main. Arachides, oeufs, lait, noix, blé, soja, sésame, fruits de mer, sulfites et moutarde composent la liste d'allergènes d'intérêt prioritaire établie par Santé Canada.

Des critères canadiens ont été adoptés afin de déterminer la validité scientifique d'ajouts à cette liste. «Elle pourrait continuer de s'allonger, mais pas du jour au lendemain», estime le Dr Sébastien La Vieille, conseiller scientifique principal à la Direction des aliments de Santé Canada.

Prenons l'exemple de la moutarde, le petit dernier de la liste, soumis à la nouvelle réglementation canadienne sur l'étiquetage des allergènes alimentaires depuis août 2012.

«La moutarde était classée prioritaire en Europe, mais pas aux États-Unis. Nous avons d'abord validé que les cas canadiens étaient bien des cas d'allergies en évaluant l'existence d'une cause à effet crédible. Des cliniciens nous ont confirmé qu'elles faisaient l'objet de réactions systémiques graves, donc multiorganes. Il ne faisait aucun doute que l'allergène se cache dans nombre de produits canadiens. D'autres facteurs sont venus s'ajouter pour son classement prioritaire», explique M. La Vieille.

Dans le cas de l'ail et de l'oignon, par contre, les données recueillies n'ont pas apporté de preuves suffisantes pour satisfaire aux critères canadiens, notamment en ce qui a trait à la prévalence dans la population canadienne.

«Il n'est pas exclu que des néoallergènes émergent. C'est pourquoi nous poursuivons une veille scientifique afin de les identifier rapidement s'ils répondent aux critères canadiens», précise le Dr La Vieille. L'expert cite le sarrasin et le lupin (plante fourragère de la famille des légumineuses) comme des allergènes à surveiller au cours des prochaines années.