Un apport nutritionnel insuffisant peut causer des carences nutritionnelles et ainsi plusieurs effets secondaires: maux de tête, manque d'énergie et fatigue, sautes d'humeur, perte de concentration, de mémoire. «On encourage à continuer la cure malgré tout, en prétextant que c'est l'élimination massive de toxines qui crée ces effets», déplore la nutritionniste Vanessa Perrone. De façon plus sérieuse, les cures (souvent associées à la consommation de laxatifs) peuvent causer des crampes, des nausées, des vomissements, note-t-elle.

Les laxatifs à base de rhubarbe, de séné ou de cascara souvent proposés dans le cadre de cures sont particulièrement irritants. «Ils blessent et corrodent la muqueuse de l'intestin, explique Jean-Louis Brazier, de l'Université de Montréal. Comme ils font sécréter beaucoup d'eau, on se déshydrate facilement et on perd beaucoup de potassium. Cela peut entraîner un déséquilibre électrolytique, c'est dangereux.» Ils imposent un stress important aux reins également. Si on souhaite utiliser ce type de laxatif, on le fait au maximum pendant trois jours, conseille-t-il. On prend garde aux interactions avec certains médicaments qui ont déjà des effets laxatifs.

Les cures proposent souvent une alimentation restrictive. Si on alterne entre nos anciennes habitudes et des cures, l'effet yo-yo est à craindre puisque le métabolisme de base, en position défensive, ralentit. Dans le cadre d'une diète hypocalorique, il faut savoir que l'on perd de la masse grasse, mais aussi de la masse osseuse et musculaire. Plus qu'en adoptant une alimentation équilibrée.

Le jeûne peut provoquer une crise d'acétone. En dégradant les graisses, le foie produit de l'acétone... une toxine. En cas de manque de glucose, elle s'accumule dans le sang. Le traitement? Boire et manger!

Imposer une restriction alimentaire soudaine peut être plus néfaste que bénéfique parce qu'elle peut causer un choc hépatique, selon Olivier Barbier, de l'Université Laval. «Si on a déjà le foie malade, une cure peut amplifier le dérèglement. Il faut être prudent, c'est un choc important qu'on cause à l'organisme.» Les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et personnes âgées, les personnes qui souffrent de maladies chroniques comme le diabète, de maladies cardiovasculaires ou digestives devraient rester loin de ces cures.

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Saine détoxification!

«Au lieu d'opter pour des diètes restrictives temporaires, mieux vaut miser sur de petits changements graduels, suggère Vanessa Perrone. On élimine peu à peu les aliments transformés, les farines raffinées et les sucres ajoutés. On modère sa consommation d'alcool et de café et, oui, on mange beaucoup de fruits et légumes. Changer dramatiquement ses habitudes n'est malheureusement pas gage de réussite à long terme et, en alimentation, le temps est important.» Au lieu de chercher à se détoxifier, on réduit les sources d'agents toxiques à la base, conseille le toxicologue Claude Viau. «On évite la cigarette, et autant que possible, la cuisson sur BBQ. On choisit des légumes biologiques pour réduire son apport de pesticides.»

Cures de vedettes

Sans surprise, plusieurs vedettes sont friandes de cures de détoxication. Leurs trucs? La chanteuse Beyoncé Knowles consomme une boisson composée de sirop d'érable, de jus de citron et de piment de Cayenne. Mariah Carey ne mange que des fruits et légumes violets. Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie et Demi Moore consomment en exclusivité des crudités. Jennifer Aniston boit un jus de citron, à jeun, chaque matin. Elles y voient la recette miracle pour leur taille de guêpe, leur peau de pêche, leur chevelure brillante, une vitalité nouvelle.

Des toxines?

Le terme «toxine» est utilisé à toutes les sauces: saletés, substances toxiques environnementales, radicaux libres, mauvais cholestérol, etc. Il faudrait plutôt parler d'agents toxiques, c'est-à-dire de substances potentiellement nocives, des poisons d'origine organique, minérale, gazeuse, etc. «Selon la définition officielle, les toxines font référence à des produits toxiques sécrétés par des organismes vivants tels des champignons, des insectes, des bactéries», souligne Jean-Louis Brazier. Les algues bleues, les crapauds et les serpents en sécrètent.

Lucrative privation

Selon la firme Marketdata Enterprises, les cures de détoxication - et toute la panoplie de jus proposés! - représentent une industrie de 60 milliards, indique BusinessWeek.