Il palpite quand on tombe amoureux. Il se serre quand on a de la peine. Et si l'on néglige d'en prendre soin, on risque, comme les 69 500 Canadiens qui meurent d'une maladie cardio-vasculaire chaque année, de perdre prématurément ceux qu'on aime tout en étant perdu pour eux.

Deuxième cause de décès chez les Canadiens après le cancer, selon Statistique Canada, les maladies cardiovasculaires sont liées de très près aux habitudes de vie. On peut donc, en changeant nos habitudes, diminuer considérablement nos risques de les contracter.

Un message que l'on entend jour après jour et qui, pourtant, ne passe pas encore suffisamment au sein de la population. Beaucoup de gens croient toujours aux clichés selon lesquels les maladies du coeur sont avant tout le lot des hommes d'un certain âge, stressés et ayant un surplus de poids.

Mais dans les faits, les femmes ne sont pas du tout à l'abri : les maladies du coeur sont la deuxième cause de décès chez elles après le cancer.

«La principale différence, pour les femmes, c'est qu'elles tendent à être protégées de la maladie jusqu'à la ménopause, et la contractent en moyenne de sept à dix ans plus tard que les hommes. Ce qui n'empêche pas que des femmes jeunes accumulant plusieurs facteurs de risque puissent être atteintes de cardiopathies», dit la Dre Beth Abramson, cardiologue et auteure du livre La santé du coeur, publié aux éditions de l'Homme.

En fait, au Canada, neuf personnes sur dix affichent au moins un des sept principaux facteurs de risque associés aux maladies cardiovasculaires. Ces facteurs de risque sont le tabagisme, l'alcool, la sédentarité, l'obésité, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie et le diabète.

«Indirectement, avoir un surplus de poids et être en mauvaise forme peut mener à développer ces facteurs, indique la Dre Abramson. Généralement, les gens croient que le stress est un facteur de risque, mais la bonne nouvelle, c'est qu'en fait, l'important est notre façon de composer avec ce stress. C'est un facteur de risque moins important que les antécédents familiaux ou un tour de taille trop grand. Ce n'est pas le stress qui va nous tuer, mais plutôt les moyens que l'on prend pour composer avec ce stress, par exemple en fumant.»

Il est important pour chacun d'évaluer ses propres facteurs de risque et de connaître ses antécédents familiaux, souligne-t-elle.

«Je suis toujours étonnée de voir arriver des patients qui ne savent même pas si les membres immédiats de leur famille ont déjà eu des problèmes cardiaques. Faites prendre votre tension artérielle, mesurez votre tour de taille, demandez de l'aide pour arrêter de fumer, adoptez un régime faible en gras et maintenez un poids santé, et vous réduirez vos risques de façon significative.»

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Des outils pour en savoir plus

Nouvellement traduit en français, le livre La Santé du coeur, de la cardiologue Beth Abramson, publié aux Éditions de l'Homme, propose un tour d'horizon de la prévention, des facteurs de risque, des symptômes, des traitements, et de la vie avec une maladie cardiovasculaire, dans un langage clair et accessible.

La Fondation des maladies du coeur et de l'AVC propose sur son site internet le test en ligne gratuit «Mon évaluation de risque cardiovasculaire» pour évaluer ses facteurs de risques et obtenir des conseils afin de les diminuer. Au www.fmcoeur.qc.ca.

Un nouveau site internet, Pour vivre longtemps en santé, vient d'être lancé par la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC. Il permet de s'évaluer, de visionner des capsules vidéo et d'obtenir des conseils sur les facteurs de risques et les habitudes de vie. Au www.pourvivreensante.ca.

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Des chiffres qui vont droit au coeur

Les maladies cardiaques et l'arrêt vasculaire respiratoire (AVC) causent la mort précoce de près d'un Canadien sur trois chaque année.

Elles coûtent 21 milliards par an à l'économie canadienne en soins de santé et en pertes de salaire.

Toutes les 7 minutes, une personne succombe à une maladie cardiaque ou à un AVC au Canada.

70 000 crises cardiaques surviennent au Canada chaque année.

16 000 Canadiens meurent d'une crise cardiaque annuellement.

45 000 arrêts cardiaques surviennent au Canada chaque année.

85 % des arrêts cardiaques surviennent à la maison ou dans des lieux publics.

- de 5% des personnes qui subissent un arrêt cardiaque en dehors d'un hôpital y survivent.

Chaque année, les maladies cardiaques sont responsables de 29% des décès au Canada.

28% de tous les décès chez les hommes

29,7% de tous les décès chez les femmes

Source : Fondation des maladies du coeur et de l'AVC

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Les baby-boomers à risque

Selon la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC, les baby-boomers qui rêvent de vivre longtemps en santé risquent d'être déçus s'ils ne modifient pas rapidement leurs habitudes de vie.

En effet, un sondage Léger Marketing mené auprès de 800 baby-boomers en novembre 2012 démontre que les personnes de cette génération ne sont pas conscientes du fait que leurs mauvaises habitudes menacent leurs rêves d'une vieillesse en santé.

Près de 80 % d'entre eux croient que leur médecin les jugerait en bonne santé. Toutefois, quand on examine leurs comportements à risque, on constate un décalage important entre cette perception et la réalité.

Bien qu'ils disent se soucier de leur santé, leurs habitudes ne concordent pas.

85 % d'entre eux ne mangent pas assez de fruits et de légumes tous les jours

19 % consomment trop de sodium

40 % disent ne pas faire d'activité physique modérée au moins trois fois par semaine

30 % d'entre eux affirment être souvent ou toujours stressés

21 % d'entre eux fument

12 % sont des buveurs excessifs

74 % d'entre eux ne savent pas qu'ils peuvent réduire leurs risques de maladies du coeur jusqu'à 80 % en changeant leurs habitudes de vie

Source : Bulletin de santé 2013 des Canadiens et Canadiennes, Fondation des maladies du coeur et de l'AVC