Julie Tétreault a 29 ans. Son visage paraît plus jeune, mais ses poumons, eux, sont plus âgés. Beaucoup plus. Ils combattent les infections depuis trop longtemps. Il lui en faudrait de nouveaux.

Il y a maintenant plus d'un mois qu'elle est hospitalisée à l'Institut thoracique de Montréal. Les bonnes et les mauvaises nouvelles se succèdent au rythme des examens et des traitements. L'automne dernier, sa capacité pulmonaire avoisinait les 40%. Aujourd'hui, elle a chuté à 21% en raison d'une infection.

Elle vient de commencer les tests afin d'être inscrite sur la liste pour recevoir une greffe de poumons. «Ça changerait complètement ma vie, note-t-elle. Après la greffe, certains retrouvent une capacité pulmonaire de 100%. Mais même si c'était seulement 60%, ça me permettrait d'avoir une vie normale.»

D'ici là, la jeune femme souhaite simplement se rétablir suffisamment pour retourner chez elle. Cependant, elle ne se fait pas d'illusions. Elle devra probablement transporter une bonbonne d'oxygène avec elle. Journaliste pigiste et auteure de livres pour enfants, elle a toutefois la chance de travailler de la maison (et de l'hôpital!) à son rythme.

Mme Tétreault a reçu son diagnostic à 5 mois. Elle devait prendre plusieurs médicaments, mais a eu une enfance tout à fait normale. «Je savais que j'étais malade, mais j'étais peu atteinte. Pour moi, c'était un peu irréel, je ne croyais pas vraiment que je pouvais mourir de ça», raconte-t-elle.

Depuis, la réalité l'a rattrapée. «Le plus difficile, c'est de ne pas savoir ce qui va arriver, dit-elle. Je me concentre sur le positif en attendant la greffe, mais je sais que certains ne passent pas à travers.»

Au terme de l'entrevue, elle lance un appel au public. «Signez votre carte de don d'organes, c'est important!»