Les femmes souffrant d'une certaine forme de migraine accompagnée de troubles visuels auraient un risque trois fois plus élevé que les autres de développer une maladie cardio-vasculaire, selon une étude publiée mardi aux États-Unis par l'American Academy of Neurologie.

«Après l'hypertension artérielle, la migraine dite avec aura - précédée ou accompagnée notamment d'éblouissement ou de fourmillement dans le visage ou les mains - représente le deuxième plus grand risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral, avant le diabète, le tabagisme et l'obésité», explique son principal auteur, le Dr Tobias Kurth, de l'Institut français de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) à Bordeaux.

M. Kurth est également chercheur au Brigham and Women's Hospital à Boston.

L'étude, menée pendant 15 ans aux États-Unis sur 27 860 femmes, dont 1435 souffraient de ce type de migraine, a recensé durant cette période 1030 crises cardiaques, accidents cérébro-vasculaires et décès.

Ce risque a été de 7,9 cas pour mille par an dans le groupe des femmes souffrant de migraine avec aura, comparativement à 2,41 cas pour mille par an chez les autres, soit 3,27 fois plus, a précisé à l'AFP le Dr Kurth.

Pour les femmes souffrant d'hypertension artérielle, mais pas de ce type de migraine, le risque cardiovasculaire et de décès est de 9,8 pour mille/an, a-t-il aussi indiqué.

Toutefois, le nombre de femmes ayant une migraine avec aura qui ont une crise cardiaque ou une attaque cérébrale reste relativement faible, a souligné le Dr Kurth.

Celles-ci peuvent réduire ce risque en ne fumant pas, en contrôlant leur tension artérielle, leur poids et en faisant régulièrement de l'exercice physique.

Selon lui, environ 15 % des femmes aux États-Unis comme en France souffrent de ce type de migraine.

Une seconde étude également publiée mardi par l'American Academy of Neurology indique que les femmes souffrant de migraine avec aura prenant des contraceptifs hormonaux ont plus de risque de formation de caillot sanguin (7,6 %) que celles ayant d'autres formes de migraine (6,3 %).

Cette dernière recherche a porté sur plus de 145 304 femmes, dont 2691 avaient une migraine avec aura et 3437 d'autres formes de céphalées.

Ces deux études seront présentées à la conférence annuelle de l'American Academy of Neurology du 16 au 23 mars à San Diego.