L'utilisation d'antidépresseurs chez des femmes enceintes n'accroît pas sensiblement le risque d'enfant mort-né ou de décès néonataux, selon une étude menée sur près de 30 000 femmes dans des pays scandinaves, publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Parmi le 1,6 million de naissances étudiées dans cette recherche, on a constaté 6054 enfants mort-nés, 3609 décès néonataux (jusqu'à 4 semaines après la naissance) et 1578 morts postnéonatales.

Au total, 29 228 (1,79 %) des femmes de l'étude prenaient un antidépresseur durant leur grossesse.

Les chercheurs ont indiqué que ces dernières avaient des taux de fausse-couche et de décès postnéonatal un peu plus élevés avec respectivement 4,62 contre 3,69 pour mille et 1,38 contre 0,96 pour mille comparativement à celles qui n'avaient pas pris d'antidépresseurs.

Le taux de décès néonataux a été similaire dans les deux groupes avec 2,54 pour mille contre 2,21 pour mille.

Mais le fait que dans le groupe de femmes traitées avec des antidépresseurs, certaines souffraient de maladies psychiatriques graves et fumaient ou étaient d'un âge avancé pour une maternité, explique ces taux plus élevés d'enfants mort-nés ou décédés en bas âge, soulignent les auteurs de l'étude.

«En prenant en compte ces facteurs dans nos modèles, l'usage d'antidépresseurs n'est pas associé à un nombre croissant d'enfants mort-nés, de décès néonataux ou de morts postnéonatales....», assurent-ils.

«La dépression durant la grossesse est courante avec des prévalences allant de 7 à 19 % dans les pays industrialisés», notent également ces chercheurs.

Cette recherche a été menée par le Dr Olof Stephansson, de l'institut Karolinska à Stockholm.

L'étude a été effectuée avec le concours de femmes en Suède, au Danemark, en Finlande, en Islande et en Norvège à différentes périodes de 1996 à 2007.