Le nombre des décès dus au sida dans le monde a légèrement baissé en 2011, pour la 5e année consécutive, avec 1,7 million de morts (-5,6%), a annoncé mardi l'ONUSIDA, dans son rapport annuel 2012 publié à Genève.

En outre, le nombre des nouvelles contaminations a baissé à 2,5 millions (contre 2,6 millions en 2010), notamment celles touchant les enfants (330 000 au lieu de 370 000). Depuis 2001, le nombre de ces nouvelles contaminations a diminué de 20%. Dans 25 pays du monde, le nombre des nouvelles contaminations a été réduit de plus de 50% en 10 ans. Parmi ces pays, figurent de nombreux États africains.

Face à ces chiffres, le rapport relève qu'une «nouvelle ère d'espoir est en train de s'ouvrir dans des pays et des communautés dans le monde, qui ont été dévastés dans le passé par le sida».

La lauréate du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi a été nommée ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro, a annoncé mardi l'organisation de l'ONU.

Mme Aung San Suu Kyi est notamment chargée de plaider auprès de la communauté internationale pour «l'élimination de la stigmatisation et de la discrimination» à l'encontre des personnes porteuses du virus VIH.

Aung San Suu Kyi a accepté ces fonctions au cours d'une récente réunion en Birmanie avec le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé.

Selon Mme Aung San Suu Kyi, dans son pays, «plus de 40 000 personnes vivant avec le VIH sont traitées. Il est important que chaque individu qui pense être à risque demande à se faire tester et connaisse tôt son statut VIH, afin de pouvoir éviter les nouvelles contaminations et accéder au traitement salvateur si nécessaire».

Pour les experts de l'ONU, la fin de l'épidémie «n'est plus simplement une vision, elle peut être réalisée».

Le nombre des personnes vivant avec le virus du sida a cependant légèrement progressé l'an dernier, passant à 34 millions, contre 33,5 millions en 2010.

«Globalement, on estime que 0,8% des adultes dans le monde, âgés entre 15 et 49 ans, vivent avec le VIH, bien que le fardeau de l'épidémie continue à varier considérablement entre les pays et les régions», indique le rapport de l'ONUSIDA.

C'est en effet l'Afrique qui continue à être le plus affectée par cette épidémie, avec près d'un adulte sur 20 vivant avec le VIH. Les Africains de la région subsaharienne représentent 69% des personnes contaminées dans le monde, et le virus a tué cette année 1,2 million de personnes dans cette région du monde.

L'Asie est également gravement touchée, avec près de cinq millions de personnes contaminées et 309 000 décès.

En Europe de l'Est et en Asie centrale, 92 000 personnes sont mortes du sida en 2011, et en Europe occidentale et centrale, le nombre des morts s'est élevé à 7000.

Les experts de l'ONU ont cependant fait part de leur inquiétude concernant les nouvelles contaminations dans certaines régions du monde. Ainsi, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, leur nombre a bondi de plus de 25% depuis 2001. De même, les nouvelles contaminations en Europe de l'Est et en Asie centrale ont commencé à augmenter à la fin des années 2000, après avoir été stables plusieurs années.

À l'horizon 2015, l'ONUSIDA estime qu'il faudrait entre 22 et 24 milliards dollars par an pour financer la lutte contre le sida.