Les Brésiliens sont fous de foot, mais le ballon rond ne constitue pas leur unique passion. Au pays de Pelé, on considère la capoeira, un art martial afro-brésilien inventé par les esclaves noirs, comme l'autre sport national. Longtemps interdite par les autorités en raison de son caractère subversif, la capoeira connaît aujourd'hui une progression fulgurante. L'essayer, c'est goûter à l'essence même du Brésil.

Qu'est-ce que c'est?

Souvent présentée à tort comme une danse, la capoeira est bel et bien un art martial. Les capoeiristes pratiquent les techniques de frappe, d'esquive et de déplacement tout en évoluant au rythme de percussions afro-brésiliennes. «La capoeira ne se limite pas à sa dimension sportive. Les cours servent aussi à l'apprentissage de chansons traditionnelles et à se familiariser avec l'histoire du Brésil», affirme mestre (maître) Peninha, propriétaire du Centre culturel et d'arts martiaux brésiliens de Montréal.

Pour qui?

Peu importe votre âge, vous pouvez faire de la capoeira, qui est une excellente façon de se remettre en forme. Si, traditionnellement, les femmes capoeiristes étaient rares, aujourd'hui, elles constituent souvent

la majorité des adeptes.

Avec quoi?

La capoeira se pratique pieds nus avec un pantalon blanc. Celui-ci est serré autour de la taille par une corde de couleur, qui indique votre grade. La couleur rouge indique le niveau le plus avancé. Pour le haut du corps, on porte un t-shirt.

Où?

Il existe plusieurs écoles de capoeira au Québec. Des cours se donnent également dans plusieurs centres communautaires et dans les centres sportifs.

Combien?

Au Centre culturel et d'arts martiaux brésiliens de Montréal (boulevard Saint-Laurent), on offre des initiations pour

15$. Si on y prend goût, un abonnement pour trois mois, à raison d'une fois par semaine, coûte 170$. Pour deux fois par semaine, c'est 250$ et pour trois fois par semaine, c'est 300$. Quant à l'uniforme, il coûte 65$.

Pourquoi?

On s'investit dans cette activité pour faire du sport et s'imprégner de culture brésilienne. Pour suivre la parade, on n'a pas le choix d'acquérir quelques rudiments de portugais, car tous les mouvements conservent leur nom d'origine et les chansons n'existent pas en version traduite. Mais surtout, on y va pour participer à la roda, jeu pendant lequel les participants testent leurs techniques de combat au centre d'un cercle humain composé de gens qui chantent et jouent de la musique traditionnelle. Le tout, dans une atmosphère ludique.

«Même si je suis d'origine brésilienne, je croyais qu'il fallait être un athlète pour faire de la capoeira. Je n'ai donc découvert cet art que tardivement. Depuis, j'en suis totalement accro. Ce que j'aime, c'est que c'est un sport de combat très gracieux, très esthétique. En plus, les personnes les plus avancées participent à l'intégration des débutants.» - Bïa, chanteuse montréalaise, capoeiriste depuis quatre ans.

1974

Année où la capoeira a été reconnue comme sport national au Brésil.