Les nouveaux paquets de cigarettes Peter Stuyvesant en Australie, commercialisés quelques mois avant que la loi oblige les cigarettiers à tous adopter le même modèle uniforme, ont provoqué mercredi l'ire de la ministre de la Santé qui les a qualifiés de «blague de mauvais goût».

À partir du 1er décembre, les cigarettes distribuées en Australie devront être vendues dans des paquets au design et à la forme identiques pour toutes les marques, dans des emballages d'un vert olivâtre sombre et couverts d'avertissements choc.

En guise de baroud d'honneur, Imperial Tobacco a commercialisé mercredi des paquets de la marque Peter Stuyvesant portant la mention: «c'est ce qu'il y a dedans qui compte».

La ministre de la Santé, Tanya Plibersek, a vivement condamné l'initiative, estimant qu'il s'agissait du «comble des blagues de mauvais goût de la part des grands groupes de tabac».

«Cet emballage n'est pas illégal pour le moment mais je peux vous dire qu'il est dénué de principes. Les grands groupes de tabac utilisent leurs paquets dans une dernière tentative désespérée de promouvoir leur marque», a déclaré la ministre.

«Et c'est vrai, ils ont raison. C'est ce qu'il y a dans le paquet qui compte: on appelait ça des bâtons à cancer quand j'étais enfant», a-t-elle ajouté.

Une porte-parole de Imperial Tobacco, le fabricant des cigarettes Peter Stuyvesant, a indiqué que ce paquet nouvellement commercialisé permettait de «donner des informations sur les changements décidés par la loi, aux consommateurs adultes».

«Il est important de signaler aux consommateurs adultes que le produit lui-même ne changera pas», une fois les nouveaux paquets mis en rayon, a-t-elle déclaré.

En août, la Haute cour de Sydney, dont les arrêts ne sont pas susceptibles d'appel, a débouté l'industrie du tabac qui contestait l'introduction de ces paquets uniformes censés lutter contre le tabagisme.

Les cigarettiers fustigent depuis le début une «mauvaise loi».

BAT a déclaré qu'il allait certes respecter la loi, mais averti que celle-ci allait entraîner une explosion du marché noir car le paquet uniforme va faciliter la contrefaçon et donc «bénéficiera seulement au crime organisé».

Son rival Philip Morris a lui promis une longue bataille juridique devant les instances internationales.