Nathalie Lambert connaît bien les entraînements des athlètes olympiques. De Lillehammer à Albertville, elle a gagné quatre médailles en patinage de vitesse. Aujourd'hui, elle aide monsieur et madame Tout-le-Monde à bien performer avec son travail au Club sportif MAA.

Selon elle, la démocratisation de l'entraînement de haut niveau a commencé le jour où l'information sur les entraînements de pointe a été plus largement diffusée. «Maintenant, tout le monde y a accès, dit-elle. Notamment grâce à l'internet. Ça change tout.»

Le problème, note-t-elle, c'est que l'information, ce n'est pas tout; encore faut-il savoir l'interpréter. Que cette donnée provienne d'un simple appareil pour la fréquence cardiaque ou d'une machine détectant la lactatémie, rien n'est absolu, tout doit passer par le filtre d'un professionnel - d'un bon professionnel- qui saura interpréter ces données. «Ce n'est pas une science pure, l'entraînement», note l'ancienne athlète olympique.

Lorsqu'on lui parle de toutes les machines quasi médicales ou carrément médicales mises à la disposition des sportifs amateurs, elle n'affiche pas un enthousiasme débridé. «On est un peu dans le too much en ce moment, note-t-elle. Parfois, les gadgets sont amusants, mais sont-ils nécessaires?»

Cela dit, Mme Lambert comprend que des sportifs qui pratiquent un sport sérieusement veuillent se pousser et aller chercher le savoir nécessaire pour aller plus loin. Elle trouve que les entraînements populaires qui vont chercher les instruments d'instabilité d'abord mis au point pour les athlètes sont très efficaces. «Il y a un gain en force intéressant aussi lorsqu'on travaille avec des mouvements fonctionnels», ajoute-t-elle. Au lieu de lever des poids, on reproduit de vrais mouvements utiles dans la vie. Là encore, c'est pour les pros qu'on a conçu ces approches.

La porte-parole du centre MAA croit aussi que les sportifs amateurs profitent beaucoup de l'amélioration des équipements d'entraînement, plus performants, plus sécuritaires.

Mais elle insiste: pour s'entraîner de façon poussée, comme un athlète pro, il faut consulter régulièrement un «coach» compétent qui saura guider le sportif. Car savoir récupérer, bien bouger, faire les gestes adéquats, ne pas exagérer, ne pas se surmener fait aussi partie d'un entraînement de haut calibre.