Les patients retenus pour subir un pontage coronarien afin de traiter une artère obstruée ont de meilleures chances de survie à long terme que ceux optant pour une angioplastie, selon l'étude comparative la plus étendue menée à ce jour, dévoilée lundi.

Les résultats de cette analyse observationnelle qui a porté sur 190 000 patients à travers les États-Unis ont été présentés au dernier jour de la 61e conférence annuelle de l'American College of Cardiology réunie depuis samedi à Chicago (Illinois, nord).

L'étude révèle que les malades ayant subi une angioplastie percutanée avaient un taux de mortalité plus élevé durant les quatre premières années suivant la procédure que ceux qui ont choisi le pontage coronarien avec 20,8% contre 16,41% respectivement.

Le pontage, qui requiert une intervention chirurgicale lourde, consiste à contourner une artère coronaire rétrécie ou obstruée par une accumulation de plaques de graisse en implantant un autre vaisseau, prélevé souvent dans les jambes, en aval de cette dernière

Pour une angioplastie, qui ne nécessite pas de chirurgie, les médecins insèrent de petits ballonnets gonflables à l'intérieur de l'artère malade par une petite incision au niveau de l'aisne.

Cette procédure est souvent complétée par la mise en place d'un ressort métallique ou endoprothèse vasculaire, "stent'' en anglais, à l'endroit du rétrécissement de l'artère pour la maintenir ouverte.

«Notre étude est la plus étendue jamais effectuée car elle s'appuie sur des données venant de partout aux États-Unis», a expliqué le Dr William Weintraub, patron du service de cardiologie dans le système de soin Christiana dans le Delaware, le responsable de cette étude publiée simultanément mardi dans la version en ligne du New England Journal of Medicine.

«En combinant les statistiques provenant de plusieurs grandes banques de données nous avons constaté que la survie était meilleure avec un pontage coronarien qu'avec l'angioplastie percutanée coronarienne», a-t-il précisé rappelant que les maladies coronariennes sont la première cause de mortalité aux États-Unis.

«Quand nous recommandons aux patients cette option» du pontage, «même s'il s'agit d'une intervention plus lourde, nous pouvons le faire maintenant avec un peu plus de confiance», a expliqué le Dr Weintraub.

Les chercheurs ont analysé les données portant sur 86 000 Américains ayant subi un pontage coronarien et 103 000 qui ont eu une angioplastie et ce de 2004 à 2008.

Le Dr Weintraub a expliqué que la principale limitation des études observationnelles réside dans le fait que tous les sujets des groupes étudiés n'ont pas forcément le même niveau de risque.

Cette étude a été financée par l'Institut national américain du coeur, des poumons et du sang, partie de l'Institut national de santé (NIH).