Fumer de temps à autre un joint de cannabis n'affecte pas les poumons, selon l'étude la plus étendue menée à ce jour sur ce sujet et dont les résultats sont publiés aux États-Unis.

Cette recherche tend à montrer que le cannabis contrairement au tabac n'endommagerait pas les fonctions pulmonaires.

Les données de cette recherche, parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 11 janvier, ont porté sur 5115 hommes et femmes âgés de 18 à 30 ans dans quatre grandes villes américaines, dont plus de la moitié avait en moyenne 25 ans. La proportion de Blancs et de Noirs était grosso modo équivalente.

Les auteurs de l'étude des Universités de Californie à San Francisco et d'Alabama à Birmingham, soulignent aussi qu'il y avait peu de grands utilisateurs de cannabis dans ce groupe de jeunes adultes ce qui invite à la prudence quant aux conclusions de l'étude valables apparemment pour les fumeurs occasionnels de cette drogue illégale la plus utilisée aux États-Unis.

Ils recommandent de ce fait «d'être modéré dans la consommation de cannabis».

Au total, 37% des participants ont indiqué avoir fumé un joint de cannabis une fois par semaine environ et la plupart fumaient aussi des cigarettes (neuf par jour environ) tandis que 17% ne consommaient que de la marijuana.

Les participants à l'étude ont été périodiquement interrogés sur leur usage récent de cannabis ou de cigarettes et ont subi plusieurs tests pulmonaires durant l'étude.

Les chercheurs ont évalué les effets du tabac et de la marijuana séparément chez les sujets fumant les deux et chez ceux ne consommant que l'un ou l'autre.

L'analyse des résultats montre que le cannabis n'a pas paru endommager le fonctionnement des poumons tandis que le tabac a eu des effets néfastes.

Les examens et tests ont montré une dégradation pulmonaire continuelle chez les fumeurs de cigarettes durant les vingt ans de l'étude.

Mais chez ceux qui ont fumé des joints de cannabis aussi fréquemment qu'un quotidiennement pendant sept ans ou un par semaine durant vingt ans, les tests n'ont révélé aucune détérioration de la fonction des poumons liée à l'usage de cette drogue.

Cette étude, commencée en 1985, a duré vingt ans. Elle a été financée par des fonds fédéraux américains.