Même si les médecins prescrivent des régimes associés à une activité physique pour lutter contre l'obésité, une étude australienne, publiée la semaine dernière dans The New England Journal of Medicine, montre que pour certaines personnes, la reprise de poids est inévitable du fait des hormones.

Après avoir suivi 50 personnes en surpoids ou obèses mises au régime pendant dix semaines, des chercheurs australiens ont trouvé qu'une fois leurs kilos perdus, le taux d'hormones (surtout celles en lien avec la sensation de faim) des participants changeaient -- entraînant plus d'appétit et une nouvelle prise de poids.

Les 50 adultes étudiés avaient un indice de masse corporelle (IMC) compris entre 27 et 40, pour un poids moyen de 95 kg (209 livres). Après une perte de poids initiale d'environ 13 kg (29 livres), les scientifiques de l'Université de Melbourne ont trouvé que le taux d'hormones régulatrices de l'appétit changeait, entraînant une rechute d'environ 5 kg (11 livres) sur un an.

Ces nouveaux résultats mettent à mal le message bien rôdé voulant qu'un régime associé à du sport suffisent pour garder un poids normal, et révèlent le rôle important que jouent les hormones dans le processus de régulation du poids, selon le co-auteur de l'étude Joseph Proietto.

«Notre étude fournit des indices permettant de comprendre pourquoi les personnes obèses qui perdent du poids ont souvent tendance à en reprendre. Cette rechute est souvent physiologique et n'est pas uniquement due au retour à d'anciennes habitudes», a-t-il expliqué dans un communiqué.

On dénombre à travers le monde plus de 1,5 milliard d'adultes en surpoids et 400 millions d'obèses. En Australie, on estime que 50% des femmes et des 60% hommes sont soit obèses soit en surpoids.

Pour contrecarrer l'apparition de l'obésité, le professeur Proietto suggère qu'il serait plus efficace de prendre en main le problème dès le plus jeune âge et de cibler plus particulièrement les enfants.

«L'étude explique aussi que le problème de la faim suivant une perte de poids doit être traité. Cela pourrait être possible grâce à une prise de médicaments sur le long terme ou à une manipulation hormonale, mais nous devons effectuer des recherches sur ces possibilités», a ajouté le professeur.

Les résultats de l'étude australienne corroborent les résultats de recherches similaires publiées il y a quelques mois. Des chercheurs espagnols avaient prouvé que les personnes disposant de forts taux hormonaux de leptine et de taux réduits de ghréline étaient plus susceptibles de reprendre le poids qu'elles avaient perdu.

Plutôt que de répéter inlassablement qu'il faut associer régime et sport, ce qui peut être contre productif pour certains sur le long terme, les auteurs espagnols ont conseillé aux endocrinologues et aux nutritionnistes de prendre en compte les dérèglements hormonaux dans leurs stratégies de perte de poids.

nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1105816